dimanche 20 avril 2008

L'Esclavage

L'esclavage

L’esclavage. "La liberté, Sancho, est l'un des dons les plus précieux que le ciel ait fait aux hommes; rien ne saurait l'égaler, pas même les trésors que renferme la terre ou que la mer recouvre; pour la liberté, de même que pour l'honneur, on peut et on doit risquer sa vie, et, au contraire, la servitude est le plus grand malheur qui puisse affliger les hommes." Cervantès (1547-1616), Don Quichotte.
Le commerce triangulaire est le nom que l'on donne au commerce des esclaves. Le voyage se faisait en trois étapes qui forment le commerce triangulaire. Europe-Afrique Afrique-Amérique. Amérique-Europe. Première étape. Europe-Afrique : Le navire négrier part de France (principalement des ports de Nantes, La Rochelle, Le Havre, Bordeaux, équipés et approvisionnés pour le commerce esclavagiste. Deuxième étape. Afrique-Amérique : Le navire repart, rempli d’esclaves, vers l’Amérique. Cette traversée est une terrible épreuve pour les hommes et femmes entassés et enchaînés dans les cales du bateau. Beaucoup meurent. Troisième étape. Amérique-Europe : Tous les esclaves sont vendus. Les bateaux retournent en Europe avec des provisions d’Amérique. Pendant deux siècles, l’Angleterre, le Portugal et la France, ont été en tête des pays esclavagistes. Expéditions esclavagiste des ports européens. Pays Pourcentage des expéditions L’Angleterre 41,3 %, Portugal 29,3 % France 19,2 %. Hollande 5,7 % Danemark. 3,2 % Amérique 1,2 % Tout pays ayant une façade maritime et un peu d'ambition coloniale était à même d'avoir une impulsion négrière. L’Espagne se faisait servir pour ses colonies d’Amérique ou il fallait beaucoup d’esclaves par d’autres sources européennes. D’autres pays la Norvège, la Suède, la Russie et même la Suisse investissaient dans l’Esclavage.
L'ampleur de l’Esclavage. Les personnes concernées par la traite : Armateurs, négociants, financiers, constructeurs, raffineurs, fabricants, détaillants. Des millions de gens ont participé d’une façon directe ou indirecte à la traite des esclaves. . Les Noirs arrivés d'Afrique et désignés sous le terme de « bossales » rejoignaient les plantations. Les nouveaux venus n'étaient pas immédiatement intégrés aux anciens dont la moitié étaient nés sur place (les créoles) : ils étaient logés à part pendant plusieurs mois avant de venir s'installer dans l'un des villages d'esclaves. Il y avait en effet deux villages qui correspondaient aux deux catégories principales d'esclaves. Près de la maison du maître ou Grand Case se tiennent les cases des privilégiés ou domestiques et nègres à « talents » (ouvriers qualifiés), sucriers, tonneliers, charrons, ou postillons) avec qui les nouveaux n'avaient rien à faire. Les esclaves finissent de perdre là leur identité d'origine. On les affuble au mieux d'un prénom ou d'un diminutif. Monte-Au-Ciel, Bacchus, Azor. Pointe couteau, Bâton Brède. Sans Façons.
Les esclaves logent dans des cases en bois presque vides et se nourrissent simplement : ignames, bananes, patates et riz/ La vie en esclavage était courte, pas plus de dix années en moyenne : les occasions de mourir ne manquaient pas, entre les excès de travail, les punitions, les carences vitaminiques, les épidémies. Le maître n'avait cure. Une vie d'esclave ne valait rien. Grâce à la traite, on pouvait la remplacer par dix autres. « Et puis, un esclave n'était pas vraiment un homme, qu'on détaillait dans les inventaires avec les bêtes à cornes, qu'on achetait, revendait, ou châtiait sans aucune considération. » L’Ordre religieux des Capucins estimait qu'une fois baptisés, les Noirs ne devaient plus demeurer esclaves :
Deux prêtres, l'un Français, l'autre Espagnol, Épiphane de Moirans et Francisco José de Jaca, furent jugés par un tribunal ecclésiastique espagnol en 1681, et incarcérés, après avoir dénoncé l'esclavage et promis la damnation aux maîtres qui n'affranchiraient pas leurs esclaves. À cette époque, la position de l'Église (exprimée par Bossuet) est en faveur de l'esclavage. L'Eglise lui reconnaissait une âme en l'initiant à religion, l'esclave nègre ne se différenciait guère d’une bête de somme dont il remplissait souvent la fonction : Son statut était celui d'un « bien meuble » livré au bon vouloir du propriétaire. L’Angleterre et les États-Unis abolissent la traite en 1807, la France en 1815, et suppriment respectivement l'esclavage en 1833, 1865, 1848. Cuba et le Brésil sont, en 1886 et 1888, les deux derniers pays à abolir l'esclavage au XIXe siècle. Les navires et leurs équipages, les cargaisons et les capitaux provenaient des quatre coins du continent, pour le commerce des nègres à la côte d'Afrique. L'accumulation des capitaux issus de la traite et de l'exploitation des esclaves dans les colonies a favorisé la croissance économique de l'Angleterre ou de la France. La richesse des Européens doit beaucoup à l'asservissement des Africains. Ces derniers demandent aujourd’hui réparation. Montesquieu lui-même reconnaît dans l'Esprit des Lois que le commerce avec les colonies était profitable à la métropole et que « la navigation avec l'Afrique était nécessaire ; elle fournissait des hommes pour le travail des mines et des terres de l'Amérique: En 1734 Jean-Français Melon, ami de Montesquieu et économiste de renom, disait que « La traite contribue au rayonnement du commerce, de la marine, de l'agriculture et des arts. »
À la fin du XVIIe siècle, un théologien de la Sorbonne, Fromageau, affirme dans le Dictionnaire des cas de conscience qu'on peut acheter des Nègres qui sont « esclaves à juste titre », c'est-à-dire qui sont légalement esclaves selon le droit des gens : « On pourrait même sans aucun examen les acheter si c'était pour les convertir et leur rendre la liberté. » extrême des rois qui les chassent, les tuent, les mangent. Voilà que les Blancs donnent aux rois l'occasion de les vendre. Il s'ensuit que les négriers qui achètent des captifs les délivrent de la mort et font acte de bonté.
Le trafic négrier fait passer les Africains d'« une servitude barbare » à « une servitude humaine », écrit le capitaine Button, qui, à cette occasion, se targue de philanthropie. C'est que l'avantage retiré par les esclaves est incontestable, ajoute-t-il ; arrivés aux colonies, les Noirs « se voient ressusciter parmi leurs semblables, qui sont pour eux des êtres merveilleux, dont ils envient le sort ». La traite est donc une entreprise qui dispense le bonheur et le négrier est un homme de bien. Dans ces conditions, écrit en 1764 le théologien Bellon de Saint Quentin, qui se fait là le porte-parole du plus grand nombre, « le plus grand malheur qu'on puisse faire à ces pauvres Africains serait la cessation de ce trafic ». Quel meilleur bienfait qu'une vie libérée de l'arbitraire ? Une existence civilisée ? Une âme sauvée par le baptême ? On donna aux navires négriers des noms issus de la Bible (Abraham, David, Salomon) ou des Évangiles (Pierre, Luc, Jacques, Paul, Jean, André, Philippe.) Le Saint-Esprit, Saint-Joseph, Sainte-Anne, et Saint Jean Baptiste eurent du succès.
Les esclaves refusaient souvent leur condition et multipliaient les formes de résistance. La plus courante était la résistance passive qui consistait à mettre de la mauvaise volonté dans l'obéissance aux ordres et dans l'exécution du travail. Plus radicalement, des mères avortaient ou tuaient leurs nouveau-nés pour ne pas perpétuer leur statut « honteux », des esclaves se suicidaient, d'autres, qui se livraient souvent à la pratique du vaudou, empoisonnaient les leurs. Des milliers d'esclaves disparurent ainsi. Le Marronnage. (De l'espagnol cimarron, sauvage.) L’évasion ou « marronnage » était le mode de résistance que les nègres adoptèrent très tôt. Ils fuyaient se cacher au loin ou dans les bois. Le « grand marronnage » était une désertion qui se voulait définitive par opposition au « petit marronnage » qui n'était qu'un absentéisme de quelques jours. Réfugiés dans les lieux inaccessibles ou les hauteurs comme le Morne Brabant à Maurice, les fugitifs pouvaient se constituer en bandes vivant du pillage des plantations. Repris, les nègres « marrons » subissaient des châtiments allant des coups de fouet aux supplices et à la peine de mort.
John Finiss dans un rapport dit qu’il y avait 4300 esclaves marron, à Maurice en 3 ans et la somme payée pour leur capture de 1930 livres. Lieux de marronnage à Maurice. Les esclaves marron prenaient refuge un peu partout. 1. Le Morne Brabant. A Trou Chenille au pied de la montagne dans les cavernes, de nos jours, sur propriété privée. 2. Dans les ravines de Grande Rivière Nord ouest. 3. Grotte de la cascade Diamamouve. 4. Cavernes de petite Rivière. 5. Cavernes de Plaine des Roches 6. Dans les gorges des montages de Port Louis et le plateau du Pouce « La chronologie de l'abolition chevauche deux siècles et s'étale sur plus de cinquante ans, de la Révolution française à la Seconde République. A elle seule, cette longue durée atteste des résistances qu'il a fallu vaincre pour éradiquer des phénomènes aussi profondément ancrés dans les mentalités. Mais peut-on vraiment évaluer le préjudice, et dire qui doit payer et à qui. » A combien estimer les pertes humaines et comment mesurer les effets à long terme sur la démographie et l'économie africaine ?
Il est difficile de déterminer la ponction négrière et parmi les nombreuses estimations divergentes retenons pour la traite atlantique 9,5 millions de captifs importés, pour la traite transsaharienne 7,2 millions, et pour la traite orientale 2,3 millions. Mais derrière ces résultats trop nets et que d'aucuns considèrent comme très au-dessous de la réalité se cache l'hécatombe des indigènes morts lors des opérations de production ou de transport des captifs. Déficit des naissances subi par l'Afrique - estimé par l'historien nigérian Joseph Inikori à cent millions dès la fin du XIXe siècle. La mort et la déportation portées à une telle dimension statistique rendront-elles jamais compte des souffrances endurées par les Noirs réduits en esclavage ? Les colonies. L’Europe avait besoin de colonies pour trouver des épices, de l'or, des denrées et des objets qui pourrait augmenter la richesse du pays. Les premiers à être partis, sont les Portugais, au XVe siècle. Ils installent des comptoirs le long des côtes d'Afrique. A leur suite viennent les Espagnols. Pour mettre en valeur les pays colonisés, il faut beaucoup de main d’œuvre. Les premiers à commencer le commerce des esclaves africains sont les Portugais, puis les Espagnols. Ensuite, la France et l’Angleterre et tous les autres pays colonisateurs ont recours à la traite. Dans les colonies, l'activité est essentiellement agricole. Le sucre, le tabac, le café, le coton, l'indigo, la cannelle. L'Afrique à été pendant longtemps un marché aux esclaves. On appelait les noirs " bois d'ébène ". Une des espèces indigènes de Maurice porte ce nom. Il y avait encore beaucoup d’arbres de bois d’ébène à Maurice du temps du père Laval. Il y a eu environ 14 millions d'hommes et de femmes déportées et 3,5 millions n'ont pas survécu au trajet. Les Européens payaient avec de la poudre, des fusils et quelques bijoux de fantaisie aux marchands ou chefs de tribus pour qu'ils leur amènent des esclaves.
Les hommes noirs étaient arrachés à leur famille et conduits comme du bétail vers la côte. Ils étaient attachés par des cangues. Une fois arrivés sur la côte les esclaves allaient dans les comptoirs et ils étaient présentés aux acheteurs qui les examinaient comme des animaux, pour leur possibilité de travail. La traite transatlantique : Amérique du nord. Amérique du sud, surtout au Brésil Antilles, françaises et anglaises. L’île Maurice et la Réunion. Cuba France La traite transsaharienne : Les esclaves partaient vers les pays du Moyen-Orient. C'est un esclavage beaucoup plus domestique.
En France, la vente et la possession d'esclaves ont été abolies en 1848 par Victor Schoelcher. En 1998, on a commémoré le 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Victor Schoelcher, 1904-1893 a été associé à cette abolition. . C'était un homme politique français, alsacien, né à Paris le 22 juillet 1804. En Amérique, Shoelcher ne découvrit l’esclavage et les affreuses conditions de vie des Noirs. Cette situation le révolta. Lorsqu'il était sous-secrétaire d'Etat à la Marine en 1848, il avait un grand projet qui lui tenait à cœur. Il pensait qu'on ne pouvait pas en même temps revendiquer le suffrage universel en métropole et tolérer l'esclavage dans les colonies. Le décret du 27 avril 1848 qui abolit l'esclavage marque l'apogée de son combat pour l'humanité. Ses cendres aujourd'hui sont au Panthéon à Paris. Tous les hommes blancs naissent libres et égaux en droits, donner une méthode pour déterminer le degré de blancheur nécessaire Condorcet, 1791.
La servitude ne peut exister éternellement à côté de la liberté Brissot (1791) Chronologie. 1777 Abolition dans le Vermont (Etats-Unis). 1780 Loi d'abolition graduelle dans l'Etat de Pennsylvanie. 1789, 26 août Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen. 1807 Le parlement anglais abolit la traite 1823 : Abolition au Chili. 1824 Abolition en Amérique centrale. 1829 : Abolition au Mexique. 1831 Abolition en Bolivie,en Martinique puis en Guadeloupe. 1835 Abolition à Maurice. Le 1 février. 1848 Abolition en Guyane. 1848 Abolition à la Réunion. 20 décembre. 1854 Abolition au Venezuela. 1865. Abolition fédérale aux Etats Unis. 1873 Abolition à Porto Rico. 1880 Abolition à Cuba. 1888 Abolition au Brésil. Esclavage. Tanzanie. Bagamoyo, village de la liberté lieu de la traite des esclaves. ‘The Cathedral Church of Christ’ est une église anglicane érigée sur le lieu même de la traite des esclaves.
Au pied de l’autel se trouve une plaque en marbre rappelant le moment ou les esclaves se présentaient à tour de rôle avant d’être vendus. Ils étaient fouettés jusqu’au sang et devaient faire preuve de courage et de force et surtout ne verser aucune larme. Si un esclave fouetté pleurait, il était renvoyé à la cave ce qui fut une condamnation à mort parce qu’il n’avait aucun soin et traité comme un animal. Ceux qui passaient par l’épreuve du fouet étaient vendus et exportés vers mes lieux inconnus. Dans la cour de la cathédrale, un touriste en visite en Afrique a sculpté dans la pierre des statues des esclaves enchaînés par le cou et les pieds les uns aux autres. France. Le code noir. « Le summum de l’injustice et de l’hypocrisie chez les racistes. » Louis par la Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous au présent et à l’avenir, salut ! Les directeurs de la Compagnie des Indes, nous ayant représenté que l’île de Bourbon est considérablement établie par le grand nombre de nos sujets, lesquels se servent d’esclaves nègres pour la culture des terres.
L’île de France qui est proche de la dite île de Bourbon, commence aussi à s’établir et il y le dessein de faire encore de nouveaux établissements dans les pays circonvoisins. Nous avons jugé que la conservation de ces colonies, était de notre autorité et notre justice, et d’établir une loi et des règles, pour y maintenir la discipline de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine, et pour ordonner tout ce qui concerne l’état et la qualité des esclaves dans les dites îles. De l’avis de notre conseil et de notre certaine science, avec pleine puissance et autorité royale, nous avons statué et ordonné ce qui suit : Résumé de quelques articles du code noir. 1. Tous les esclaves qui seront dans les îles de Bourbon, de France et des autres établissements voisins seront instruits dans la religion catholique apostolique et romaine et baptisés. Nous ordonnons aux habitants qui achèteraient des nègres nouvellement arrivés de les faire instruire et baptiser sous peine d’amende. 2. Nous Interdisons tout exercice d’autre religion que de la catholique apostolique et romaine, Les contrevenants seront punis comme rebelles, et désobéissants à nos commandements. 3.
Les commandeurs à la direction des nègres doivent être catholiques eux-mêmes, sous peine de confiscation des dits nègres. 4. Les dimanches et fêtes doivent être observés. Il sera défendu de faire travailler les esclaves. Les maîtres pourront toutefois envoyer les esclaves aux marchés. 5. Défense aux sujets blancs des deux sexes de contracter mariage avec les noirs, sous peine de punition. Les ecclésiastiques ne doivent pas les marier. Défense des blancs et des noirs affranchis ou nés libres, de vivre en concubinage avec les esclaves. Ceux qui auraient eu des enfants de ces unions seraient condamnés à une amende de 300 livres. Ils seront privés des esclaves et des enfants qui seront adjugés à l’hôpital sans être affranchis. Si l’homme libre et affranchi, non marié épouse sa concubine esclave, la dite esclave et les enfants seront affranchis. 6. Pour les mariages des noirs, seul le consentement des maîtres ests nécessaires, pas celui des parents. 7. Défenses aux prêtres de marier les esclaves sans le consentement des maîtres. Défense d’user des contraintes pour les marier contre leur gré. 8. Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves, et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves. 9. Si le mari esclave a épousé une femme libre, les enfants seront libres, mais le père restera esclave. Si le père est libre et la mère esclave les enfants seront esclaves. 10. Les maîtres sont tenus d’enterrer dans un cimetière les esclaves morts. Ceux qui meurent sans avoir reçu le baptême seront enterrés dans un champ voisin du lieu ou ils sont décédés. 11. Les esclaves sont défendus de porter aucune arme offensive, ni de gros bâtons, sous peine de fouet. A l’exception de ceux qui sont porteurs de marques connues. 12. Défense aux esclaves appartenant à différents maîtres de se réunir le jour et la nuit, sous prétexte de noces, sous peine de punition corporelle. En cas de récidive ils pourront être condamnés à mort, ce que nous laissons à l’arbitrage des juges. 13. Les maîtres qui auront permis et toléré des assemblées de noirs, seront condamnés à dix piastres d’amende et au double en cas de récidive. 14. Il est défendu aux esclaves de vendre des denrées, légumes, bois à brûler, fourrage, grains, et autres marchandises, sans la permission des maîtres, par des marques connues. 17. Les vivres doivent être fournis aux esclaves chaque semaine, et l’habillement, chaque année. Aucune eau de vie ne doit être donnée aux esclaves. 18. Il est défendu aux maîtres de permettre aux esclaves en échange de la nourriture, de travailler certains jours de la semaine pour leur compte particulier 19.
Les esclaves mal nourris pourront faire appel au procureur général qui poursuivra les maîtres. Il en sera de même pour les traitements barbares et inhumains. 20. Les esclaves infirmes par vieillesse ou maladie, seront nourris par leurs maîtres. Si ces esclaves sont abandonnés, ils seront admis à l’hôpital contre paiement des maîtres. 21. Les esclaves ne doivent rien avoir qui ne soit à leurs maîtres. 24. Les esclaves ne pourront aller en jugement en matière civile ou criminelle. 25. Les esclaves peuvent être poursuivis criminellement selon la qualité du vol et punis à être battus de verges, et marqués d’une fleur de lys. 30. Outre la peine corporelle des esclaves, les maîtres doivent dédommager les victimes de vols, ou les donner les esclaves coupables. 31. L’esclave qui aura été en fuite pendant un mois aura les oreilles coupées, et sera marqué d’une fleur de lys sur les épaules. S’il récidive pendant un autre mois, il aura le jarret coupé et marque d’une fleur de lys sur l’autre épaule. S’il récidive une troisième fois, il sera condamné à mort. 33. Les affranchis ou nègres libres qui auraient donné refuge dans leur maison aux esclaves fugitifs, seront condamnés à une amende de dix piastres. Faute de paiement ils seront réduits à la condition d’esclave. 34. Il sera permis aux maîtres d’esclaves fugitifs de faire chercher les esclaves par d’autres personnes pour paiement. 37. Défense aux maîtres de torturer et de mutiler les esclaves. Ils pourront les châtier et les battre de verges ou cordes. 38. Les officiers de justice pourront poursuivre criminellement des maîtres qui auront mutilé ou tué les esclaves et de les punir de mort, selon les circonstances. 39. Nous voulons que les esclaves soient réputés meubles, qu’il est ait un point d’hypothèque sur eux. Qu’ils soient partagés également par les cohéritiers. 42. En cas de vente, mari sa femme et leurs enfants n’ayant pas atteint l’âge de puberté, ne puisent être vendus séparément 49. Les maîtres âgés de 25 ans pourront affranchir leurs esclaves. 52. Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leur ancien maître 53. Octroyons aux affranchis les mêmes droits, privilèges et immunités dont jouissent des personnes nés libres. Donné à Versailles au mois de décembre 1723 de notre règne, le neuvième. Signé Louis. Chronologie de l'esclavage. 1441 :
Des navigateurs portugais ramènent les premiers esclaves ; début de la traite négrière organisée par l'Europe.
1518 : Charles Quint autorise la traite et l'esclavage.
1626 : Autorisation accordée pour déporter 40 esclaves nègres à l'île de Saint Christophe, première colonie française d'Outre-Mer.
1642 : Louis XIII autorise la traite et l'esclavage dans les colonies françaises. 1643 : Première expédition négrière française officiellement reconnue : "l'Espérance" de La Rochelle revient de Saint Christophe.
1670 : Colbert accorde la liberté de commerce avec les îles.
1672 : Première expédition négrière de Bordeaux ; "Le Saint-Étienne de Paris". Mars 1685 : Le code noir (arrêts et règlements à l'égard des esclaves), promulgué à Versailles, par Louis XIV. 1688 : Première expédition négrière de Saint-Malo : "Le Pont d'Or".
1738 : Déclaration royale limitant le séjour des esclaves Noirs en France à 3 ans. 1749 : Année négrière Française la plus productive : 44 expéditions quittent Nantes pour l'Afrique.
1770 : Les Quakers interdisent la possession d'esclaves.
1777 : Interdiction à toute personne de couleur, Nègre ou Mulâtre d'entrer en France. 5 avril
1778 : Interdiction des mariages mixtes (inter racial) en France. 1783 : Orientation de la traite française vers l'océan indien. 1788 : Création de la société des amis des Noirs (Objet : abolition de la traite et de l'esclavage.).
26 août 1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
1791 : Début de l'insurrection des esclaves à Saint- Domingue. 4 avril 1792 : La législative accorde l'égalité des droits aux gens de couleur libres.
29 août 1793 : Abolition de l'esclavage à Saint-Domingue. 04 février 1794 : La convention abolit l'esclavage dans les colonies françaises. 2
0 mai 1802 : Bonaparte rétablit l'esclavage dans les colonies françaises 1807 : La Grande-Bretagne et les États-Unis abolissent la traite.
1810 : Prise de l'Île de France par les anglais. 29 mars
1815 : Napoléon décrète l'abolition de la traite, en application du traité de Paris.
1817 : Louis XVIII signe une ordonnance interdisant la traite en France.
1829. Abolition de l'esclavage au Mexique. 1833 : La Grande Bretagne abolit l'esclavage dans toutes ses colonies. Abolition de l'esclavage au Canada.
1839 : Le Pape Grégoire XVI condamne officiellement la traite négrière.
1840 : Convention mondiale anti-esclavagiste. 1842 : Victor Schoelcher publie "Colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage".
27 avril 1848 : Décret du gouvernement provisoire abolissant l'esclavage dans toutes les colonies.
22-23 mai 1848 : Insurrections en Martinique.
23, 27 mai 1848 : Abolition en Martinique , puis en Guadeloupe. 05 juin 1848 : Arrivée du décret en Martinique, puis en Guadeloupe.
10 Août 1848 : Proclamation de l'abolition en Guyane. 04 novembre 1848 : L'abolition de l'esclavage est inscrite dans la constitution : "L'esclavage ne peut exister sur aucune terre française" (Article 6).
20 décembre 1848 : Abolition à la Réunion. 30 avril 1849 : Adoption de la loi relative à l'indemnité accordée aux colons par suite de l'affranchissement des esclaves.
1851 : Abolition en Colombie.
1853 : En Argentine.
1854 : Au Venezuela.
1855 : Au Pérou.
1863 : L'esclavage est abolit dans les colonies hollandaises de Surinam et Curaçao.
1865 : Abolition aux États Unis.
1870 : Abolition dans les colonies espagnoles.
1873 : Abolition à Porto Rico. 1876 : En Turquie. 1886 : Abolition à Cuba. 1888 : Abolition au Brésil.
1926 : Convention internationale sur l'esclavage. 1948 : Déclaration universelle des droits de l'homme. Après l’abolition de l'esclavage.
Le 1er février 2002 les Mauriciens ont commémoré le 167ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. L’une des pages les plus sombres de l'histoire de Maurice.. A Maurice l'abolition de l'esclavage a été proclamée en 1835. Les premiers esclaves ont débarqué à Maurice en 1598 en même temps que les Hollandais. Ils fouleront le sol mauricien plus précisément au Vieux Grand Port. Pour l’administration française et les colons, les esclaves étaient essentiels pour le développement de l’industrie sucrière. L’esclavagisme s'amplifie donc sous la colonisation française.
Ces esclaves proviennent essentiellement de Madagascar et sont dispersés un peu partout dans l'île : Pamplemousses, de Rivière du Rempart, Flacq et Port-Louis. Le marronnage à Maurice. « La période de l'esclavage est une période marquée par la fuite des esclaves des habitations de leurs maîtres. Ce qui est connu comme le marronnage. Cette forme de rébellion a existé sous trois puissances coloniales : néerlandaise, française et britannique. Certains esclaves se cachaient dans les forêts pour former une communauté libre. Ces esclaves voulaient leur liberté. De ce fait, ils avaient établi plusieurs repaires notamment près des cascades. Sous l'occupation française, le marronnage s'est amplifié. Mahé de Labourdonnais avait ainsi ordonné aux noirs de traquer les Marrons. Ces derniers se révoltaient et incendiaient les maisons et les plantations de leurs maîtres. Lorsqu'ils étaient capturés, les Marrons étaient marqués au fer chaud. De l'esclavage à l'affranchissement. En 1835, suite à la promulgation de ' l'Abolition of slavery Act ', l'esclavage a été aboli à Maurice.
Mais les esclaves n'ont été relâchés qu'en 1839 à cause de la résistance dont ont fait preuve les colons français. Les anciens esclaves devenaient donc des affranchis qui ont dû suivre un régime d'apprentissage au service de leurs maîtres. » Le château de Réduit. Des esclaves ont construit le château du Réduit. “Mgr Collier voulait simplement se doter d’un palace semblable à celui des évêques britanniques et auquel il avait droit si on tient compte du fait que tout haut fonctionnaire, posté à l’époque à Maurice, se reconnaissait un traitement comparable à celui de ses homologues du Royaume-Uni et des autres colonies britanniques. Rien d’étonnant donc que Mgr Collier ait voulu une demeure qui ne cède en rien à celles de ses pairs. Sa vision nous vaut aujourd’hui une des plus belles réalisations architecturales de Port-Louis, sinon de Maurice. » Mgr Collier rejoint Mgr Jean-Baptiste Murphy (1916-26) qui soutient l’enseignement du français à Maurice, alors qu’il était anglophone d’un des meilleurs pédagogues irlandais de son temps. Un ecclésiastique belge, l’abbé Paquet, met bien en relief les risques assumés par Mgr Collier en acceptant d’être l’avocat des prêtres francophones devant les autorités britanniques.
En 1876 L’industrie sucrière est alors confrontée à une épizootie qui décime les bêtes de trait.