samedi 30 août 2008

Le Cercle littéraire de Port Louis et les créoles de Maurice.



Le Cercle littéraire de Port Louis et les créoles de Maurice.

A. Le débat sur la Rétrocession.

Dans son livre, « La littérature de langue française à l’île Maurie », thèse pour le doctorat universitaire de l’Université de Paris 1930, mon oncle Waslay Ithier donne des précisions sur les efforts de certains mauriciens, pour la rétrocession, le retour de M&urice à la France. Les premiers a le réclamer étaient Emile Daruty, Emile Magny, C Baissac, C Fournier, Félix Ducray, Joseph Ducray. La timidité et la crainte du changement bien ancré dans les mœurs créoles avait empêché ce mouvement de démarrer malgré une confortable majorité de partisans pour la rétrocession.

Ce n’est qu’en 1913 que le mouvement est pris au sérieux.
Anatole de Boucherville dans le journal ‘La Croix’ et Edouard Laurent dans le journal ‘La Patrie’ furent les premiers initiateurs A Maurice comme en France les journalistes en ont fait état dans de nombreux articles sur le sujet qui passionnait les milieux créoles particulièrement de Beau Bassin ou vivait alors les familles intellectuels créoles En France, Régis Huard dans La revue des français écrit du 20 décembre 1913 écrit « Les mauriciens veulent rester
français. »
L’Angleterre ne voulait cependant pas renoncer à Maurice. De Boucherville et Laurent parlèrent d’une compensation en lui accordant La Nouvelle Calédonie et les Nouvelles Hébrides, sans même consulter les peuples de ces pays. Une proposition un peu naïve destinée à l’échec.
Abel Loumeau s’est alors dévoué à cette cause, mais il avait ses méthodes portées vers la violence qui ont possiblement fait du tort au mouvement. ‘En 1810 nous étions français, en 1910 et nous ne pouvons qu’être français.
‘La rétrocession de l’île Maurice à la France’ par Elba (Pseudonyme d’Abel Loumeau) a paru le 16 décembre 1918 …

Wasley Ithier écrit
Un double mémoire au sujet de la rétrocession a alors été remis par des délégués mauriciens simultanément à Lloyd George en Angleterre et Georges Clémenceau en France. Les annales coloniales du 14 juin 1819 publièrent les articles du sénateur Berard en faveur des revendications mauriciennes. Paul Carié mauricien établi en France, publia dans La Revue Contemporaine du 25 juin 1919 ‘La Rétrocession de l’île Maurice à la France est-elle possible ?’.
Dans le journal de l’Université des Annales paru le 1 septembre 1919, un article du Dr Rivière ‘L’ile Maurice demande à redevenir française’. On peut lire ‘Annexant Maurice à l’Angleterre furent une maldonne’.
‘L’Illustration’ du 3 décembre 1919 ; publié un article bien documenté sur la question et faisait ressortir les droits mauriciens à la nationalité française.
Un livre sur ‘La rétrocession de l’île Maurice à la France’ a été publié par H de Rauville.

« C’est surtout à la période de l’armistice qu’un frisson de patriotisme secoua la torpeur proverbiale de nos compatriotes. » écrit Wasley Ithier.
A une séance du sénat, le 27 février 1920, Eugene Reveilland dans un discours très applaudi dans son plaidoyer plein d’émotion, s’exprima ainsi : ‘ Comme pour l’Alsace Lorraine, Gambetta nous a donné l’ordre de n’en parler jamais mais d’y penser toujours. La France depuis 1815, ne voulant pas mettre en cause les traités qu’elle avait été forcée de signer, n’a pas fait entendre une seule plainte, mais n’a pas cessé de penser à la fille qu’elle avait séparée d’elle. Le jour ou cette fille reviendrait à sa mère, cette colonie à sa Métropole, serait un jour d’allégresse et de fête qui rappellerait la joie du jour ou les deux chères provinces qui nous avait été ravies par les Allemands en 1871 revinrent éperdus de bonheur dans les bras de la France. »
En 1820, le mouvement de Rétrocessions prit de l’ampleur à Maurice.
Les créoles les plus instruits pour la plupart des fonctionnaires ne pouvaient ouvertement faire entendre leur voix, étant employés par le colonisateur britannique, mais des écrivains et les employés d’entreprises ont adhéré au mouvement
Léoville l’Homme, Philippe Galea, Lois d’Aabaddie, le Dr Maurice Curé, le Dr Rohan, le Dr E. Laurent, le Dr A. Ménage, August Esnouf, Armand Esnouf, et autres ont mené la campagne pendant l’année qui précéda les élections législatives.
Apparemment la plate forme électorale était basée sur la Rétrocession. 55 % des votants ont voté pour E Nairac, et Jérôme Tranquille contre le Docteur Laurent et Maurice Curé partisans de la Rétrocession qui furent battus.
Dans la deuxième circonscription importante, celle de Plaines Wilhems, Enouf, un chaud partisan de la Rétrocession fut battu par G Antelme, anglophile. Les autres circonscriptions de l’ile ont également élu des anti –rétrocessionnaires.
La cause était perdue.
Le recul des temps permet de mieux analyser les causes de cette défaite de nos jours.
Du point de vue électoral la composition des électeurs était nettement en faveur des anti Recessionaires. Etonnamment, la majorité de l’oligarchie blanche et les hauts et moyens cadres des sucreries qui se déclaraient français d’origine, ont voté contre le retour à la France.
Il semble qu’ils se sentaient bien sous l’administration britannique. Les recettes satisfaisantes du sucre négocié avec l’Angleterre ont joué dans la balance.

Quand à la majorité d’indo mauriciens en majeure privée de droit de vote elle n’avait pour ainsi dire était exclue du débat. Ils préféraient en principe la langue anglaise et trouvait le français la langue des patrons. Ils n’avaient aucune raisons de se mêler à ce débat futile pour leur état.
La défaite de Maurice Curé un actif partisan de la Rétrocession aura été pourtant le déclic de leur émancipation. Car c’est du Dr Curé qu’est venu la formation de Parti Travailliste, le droit de vote des indo -mauriciens et en fin de compte l’Indépendance à travers lea adjoints du tribun, Guy Rozemont et Seewoosagur Ramgoolam.

En 2008, la majorité hindoue a le pouvoir absolu. La population créole privée de nombreux membres expatriés particulièrement en Australie n’a aucune assise dans le fonctionnariat. Cette situation vient d’être condamnée par le Père Grégoire.
Ce pasteur dévoué au créolisme, Il défend les classes créoles qui sont les plus pauvres.
La classe moyenne créole travaille en majorité dans le secteur privé. Elle observe avec intérêt ce qui se passe à la Réunion en ce moment avec l’intégration à la France. Certains regrettent amèrement d’avoir perdu le combat pour la Rétrocession.
Les blancs ont toujours le pouvoir de l’argent ayant conservé leurs terres et leurs sucres. Mais la politique étant ce qu’elle est, ils sont devenus dramatiquement sous représentés dans une assemble de République et ils doivent s’inquiéter de l’avenir.
Le pouvoir issu de leur fortune et de la possession de terres, va graduellement s’effriter et on se demande si les descendants des familles blanches ne vont pas un jour regretter, comme les créoles, la position de rejet de leurs ancêtres, concernant le retour de l’île Maurice à la France. Un précurseur Hervé de Rauville avait dèjà en 1907 prédit avec une étonnante lucidité, les réformes constitutionnelles, l’indianisation de Maurice.

Si la France n’a pas obtenu le retour de Mairice, elle a conservée une forte présence dans le pays par sa langue qui est obligatoire dans les écoles mais surtout par la langue créole issue du français qui est parlée par pratiquement toute la population comme langue courante malgré le déni de certains politiciens chauvins.

B. Le Cercle littéraire de Port Louis.

Wasley Ithier écrit ’Quelques jeunes gens au sortir du collège se rendant compte de l’insuffisance de leurs connaissances langue française, se réunirent dans la mansarde d’une demeure située à l’angle des rues Desforges et de l’Eglise à Port Louis et créèrent ‘La Cercle littéraire de Port Louis’. Parmi les membres fondateurs et partisans on trouve Raoul Rivet, Dr Maurice Curé, Jean Urutty Arthur Martial, Lelio Michel. Mon père Maxime Félix, Raymond Philogene, Maurice Comty, Felix Laventure André Decotter, Paul Henri, Dieudonnée Dumazel, Orphée Terrière, Marcel Terrière, Lois D’Abbadie, Selmour Annie, Barthelmy Oshan, Samuel Barbé. J’ai le souvenir d’avoir vu la plupart de ces hommes, parfois avec mon père.
Comme leurs ainés de la table ronde ils ne dédaignaient pas les plaisirs de la table et se réunissaient surtout pour des causeries littéraires, des lectures et des conférences. Encouragés par les meilleurs auteurs contemporains, Léoville L'Homme, Edgar Janson, Evenor Mamet, Robert-Edward Hart, les membres de ce Cercle ont crée la revue L’Essor en 1919,. Le résultat a dépassé l’espérance des fondateurs, Ce journal devait être lu par tous les intellectuels de l’ile. La plupart des écrivains de l’ile et même ceux de Réunion de France et de Madagascar ont contribué des articles ou des poèmes. Un concours annuel de prose et de poésie est ouvert aux jeunes écrivains.
L’Essor devait devenir la vraie pépinière des jeunes écrivains mauriciens. Le Cercle littéraire va organiser des réceptions pour recevoir des personnalités du pays et de l’étranger. Ces Conférences après les banquets ou les membres venaient en couple, raffermissent les liens qui unissent les intellectuels de langue française avec de nombreux discours. Raoul Rivet a dit que mon père Maxime, avait apporté une touche humoristique dans ses interventions.

Pour ne pas être en reste, la communauté blanche créa un magazine parallèle ‘Le zodiaque’ par Robert Edouard Hart et ses collaborateurs : de Brugad, Lagesse Dumas, De Lingen, KIlburn, Giraud. Dumas était enseignante de français au collège Royal de Curepipe, de même que De Lingen.
Dans une préface en 1939 des Cahiers Mauriciens, Paul Dumas mentionne déjà que la littérature mauricienne est en plein essor et a partie liée avec la poétique de l’interculturalité par « ce jeu d’influences réciproques entre le penseur et son milieu. »

‘La Révolution avait donné aux habitants des îles de France et de Bourbon le goût de se retrouver dans des associations, filiales des grandes sociétés révolutionnaires parisiennes : il s'était créé un Club de la Chaumière, dans la mouvance des Jacobins, un club des Amis de la Constitution, de tendance réactionnaire. Dès la nouvelle de la chute de Robespierre, la Chaumière avait été dissoute. Mais les clubs disparus, leurs membres, qui comptaient parmi les plus instruits de la colonie, se retrouvèrent dans des cercles littéraires’. (J.-J. Waslay Ithier)
D'autres sociétés littéraires ont marqué en leur temps la vie intellectuelle mauricienne : Après le Cercle litéraire de Port Louis, la Société des Écrivains Mauriciens, fondée en 1938 par Clément Charoux, le Cercle Rémy Ollier, crée par Marcel Cabon (1950). En 1964, Camille de Rauville tente de créer une Académie mauricienne.

Le Club de Tennis de P Louis a été crée par Urutty et le docteur Rohan et leurs amis. C’était vers la mi-1903. Le terrain précédemment alloué au Mauritius Cricket Club était inutilisé. Le docteur Virgile Rohan, président et fondateur du ‘Le Port Louis Tennis Club’ se vit octroyer la jouissance du terrain. Il s’y trouve toujours de nos jours. Les membres du Cercle littéraire de Port Louis se réunissaient souvent dans le petit kiosque du club de tennis de Port Louis. C’était parfois l’occasion d’organiser des cocktails.

Les membres du cercle littéraire de Port Louis devaient avec d’autres notables de Port Louis Beau Bassin Rose Hill et Quatre Bornes créer le Cercle de Rose Hill en y adjoignant un club de tennis. Ce cercle et le Court de Tennis existe encore de nos jours.
En 1936, J’ai vu mon père jouer avec Jean Urutty, qui était alors a Maurice un vrai champion de tennis. Devenu plus tard membre du club, dans les année 50, j’ai moi même joué avec mon ami Clément Vignes, les Kalle, et Arlette Etienne. Mon fils Jean qui est membre du cercle de Rose Hill de nos jours, utilise les courts de Tennis qui se trouvent au même site.
Je pense devoir parler ici de la Flore Mauricienne. Vénérable institution crée par Charles Salaffa le 19 Décembre 1848, elle est associée au Cercle littéraire de Port Louis, étant un lieu de prédilection des rendez vous. Les membres, en particulier les dirigeants, se sont en effet souvent rendus dans cet établissement pour discuter et régler les évènements du Cercle. La flore Mauricienne existe encore de nos jours. Je ne saurai précisr la date exacte de la dissolution du Cerle littéraire de Port Louis. Sans doute en 1952. L’Essor cessa de paraitre cette année, un an après la mort d’Arthur Martial.

C. Contribution des membres du cercle littéraire de Port Louis dans la littérature française et la société créole mauricienne

Jean Urutty.
Emmanuel Richon a analyse Urutty en ces termes : "Urruty eut, le premier, le mérite d'avoir tenté de réhabiliter la mémoire de Baudelaire en rétablissant la fierté de son passage sous nos cieux." Urutty fut sans doute le premier à inaugurer une authentique critique, une esthétique locale du jugement.

Né à Rose-Hill en 1904. Urruty fit ses études au Collège Royal de Curepipe, où il devint professeur de français,
Il fut membre, trésorier et secrétaire du célèbre Cercle Littéraire de Port-Louis. Journaliste, il officia notamment à la Revue L'Essor. Il avait une correspondance nourrie, durable et régulière avec des écrivains francophones à travers le monde, particulièrement avec Léopold Sedar Senghor. Il est même l'auteur de dix articles sur La Poésie franco-canadienne parus dans L'Essor en 1935-36.

Il écrivit de nombreux articles sur la poésie des Mascareignes. Cet amour du terroir devait également lui faire conserver un intérêt certain pour la langue créole. Il a écrit ‘Le Parler créole mauricien’, Revue de la Guadeloupe, 1950 et ‘Trait d'Union’, Saint-Denis, 1951. ‘Auguste Lacaussade et l'Ile Maurice’, Le Mauricien, 1959, ‘Auguste Brunet, l'Homme et l'œuvre’, Bulletin de l'Académie de la Réunion)
On lui doit ainsi d'avoir été le premier Mauricien à avoir rappelé au monde francophone les origines de Jean Paul Toulet.

Edgar Janson,
Cet habitant de Beau Bassin était un fin poete. Il avait quatre enfants, Yvette, très cultivée qui était journaliste au mauricien, , qui vit encore, France et un autre fils marin qui a disparu quand l’Agnar a coulé. Ils étaient des amis de notre famille.

Leoville L’homme. 1857-1928Il

ILmeurt à Rose-Hill le 26 mai 1928. On lui fait des funérailles imposantes. Trois ans plus tard, un groupe d'amis, fidèles au vœu du poète, dépose sur sa tombe un peu de terre française. Une souscription publique permet la même année d'ériger un buste dans le Jardin de la Compagnie à Port-Louis.
Il a été rédacteuren chef de plusieurs quotidiens et d’une revue historique et littéraire, Mauritiana 1908 à 1916),

Raoul Rivet

Cet homme très acif a été un de nos meilleurs politiciens. Raoul Riveravait épouse Lydie Feillafe de Beau Bassin. Sa fille Jacqueline devait épouser Jean Roland Delaitre, connu dans les miklieux sportifs des années 80. Raoul Rivet, qui fut plusieurs fois maire de Port-Louis, avait une belle plume et mettait beaucoup de verbe et de persuasion dans ses écrits. Il excellait dans les polémiques politiques, mais le sentiment se mêlait excessivement à ses débats. IL a été plusieurs fois maire et député de Port-Louis. Je le vois encore avec ses cheveux en broussailles, parfois même si hérissés que son beau frère Edwin Betsy, directeur des Coopératives le taquinait. Beaucoup de jeune comme moi ont été impressionnés quand au cinéma Roxy, il est venu défendre ses idées comme un grand orateur, après avoir été candidat à une élection.
Ilétait un fervent turfiste et participait activement dans une écurie.

Arthur Martial.
Arthur Martial est né sur la propriété sucrière d'Alma, le 28 septembre 1899. Il succède à son père, comme comptable de cet établissement. Lors de la centralisation d'Alma S.E. sur Mon Désert S.E., Saint-Pierre, il va créer le Fonds de Retraite de l'Industrie sucrière avec le major Paul de Commarmond. Il meurt le 4 avril 1951.

Autodidacte, comme d’autres jeunes intellectuels créoles de cette période, très jeune encore, il se joint au Cercle littéraire de Port-Louis dont il devient un des piliers, par son efficacité. Il devait plus tard être nommé président du Cercle Littéraire de Port-Louis Il sera de toutes les activités culturelles que le Cercle organise chaque année
Il est aussi nommé président du Cercle Littéraire de Port-Louis . Son oeuvre littéraire comprend deux recueils de contes et des nouvelles, Il était une fois et A l'ombre du vieux moulin, contes et nouvelles regroupés par l'éditeur parisien E. Figuière, dans Au pays de Paul et Virginie. Il a ecrit trois romans : La Poupée de Chair l'histoire de Liloa, une jeune fille d'origine indienne dans une propiété sucrère. , La Poupée de chair, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy. Ltd. [Roman].
Ce livre a été dans la bibliothèque de ma mère pendant toute sa vie.
,Sphinx de bronze et Grand-Port, trois pièces de théâtre. Après sa mort, L'Essor publie une autre pièce de théâtre, Iscariote et La pénitente. Il fut un chroniqueur culturel assidu du Mauricien pendant l'entre-deux guerres.
Sous le pseudonyme de Pierre Nohel, il rédige des critiques sur les pièces de théâtre, des opéras et opérettes présentés au théâtre de Port-Louis ou celui de Rose-Hill, entre 1925 et 1950. Il se rallie au Général de Gaulle en 1940 et écrit : Défense de la liberté en 1940. Il est un membre actif de la France Libre à Maurice, après l'armistice du 18 juin 1940. La France a plusieurs fois décoré Arthur Martial a été fait chevalier de la Légion d'Honneur en 1950.
Il écrit encore un roman historique au roman historique Grand Port en 1938. Dans ses écrits, il souligne avec finesse les préjugés de la société mauricienne.

Raymond Philogène.

Wasley Ithier écrit qu’il est ‘un esprit pondéré aux aspirations nobles. Il travaille soigneusement ses écrits. Il a étudie en philosophe les problèmes sociaux, préconise la suppression des cloisons étanches qui sépare les diverses couches de notre population et revendique pour les intellectuels une union confraternelle qui ne pourrait que favoriser les progrès littéraires des mauriciens.’ Raymond Philogène très proche de notre famille avait épousé une française et avait une fille et deux fils, Bernard, Entomologiste au Canada et Pierre sportif connu à Maurice

Maxime Félix

Il avait eu une carrière dans l’enseignement et est devenu Maitre d’école à l’ecole Gustave Colin de Beau Bassin. La mort précoce a interrompu sa carrière. Musicien, il jouait à la trompette. Il est mort dans la soirée du 20 Mars 1937, soufrant d’une maladie cardiaque Le lendemain le grand journaliste du Mauricien, Raoul Rivet, a rendu hommage à mon père dans son éditorial « Mon ami Maxime Félix est mort. il n’avait que 45 ans. Il laisse une veuve et 7 enfants. S’il n’a point écrit, il égayait les agapes du Cercle littéraire de Port Louis et du Cercle de Rose Hill, dont il était avec nous, membre fondateur. » Maxime Félix a écrit plusieurs discours prononcés dans les réunions du Cercle et des banquets.

Lois Dabbadie.

Lois Dabbadie qui était fonctionnaire quitta le service de l’état avant d’atteidre la limite d’âge. Ilse rendit en France et participera à la première guerre mondiale. Il a été aussi un poète. Dabbadie a écrit ‘Une croisade au XXe siècle Civilisation chrétienne contre Pangermanisme’ L’attachement de Dabaddie à la France a été jusqu’’ a devenir un fervent défenseur de la cause de Rétrocession de Maurice à la France.

Selmour Ahnee.
Chroniqueur du Mauricien, Selmour Ahnee signait Stylet les papiers (intitulés Fagots). Très remarqués pour leur verve, et populaires, ils ont été rassemblés en volumes par son fils Luc. J’aurais bien aimé voir publier ces petites chroniques pleines de finesse sur les petites gens de notre pays dans l’Internet, étant comme vous le devinez, un fervent partisan de la diffusion de toutes les œuvres écrites , en intégralité sur le Web. Rêve impossible qui attend la maturité de l’homme et le développement de son sens du partage des connaissances sans restrictions.

André Decotter.
André Decotter,un des plus jeunes membres du Cercle littéraire de Port Louis a écrit une anthologie de l’Essor ‘Pour mémoire. Une anthologie du souvenir’ Textes choisis de l’Essor 1919-1959 en 1998.

Hervé Masson.

Hervé Masson: peintre et homme politique de l'Ile Maurice, 1919-1990. Il a été lusieurs fois honorée par le Cercle littéraire de Port-Louis pour ses écrits poétiques,

Anne-Mary De Gaudin De Lagrange.

Anne-Mary De Gaudin De Lagrange publie elle-même ses poèmes qui donnent libre cours à ses sentiments
Elle dédie son recueil, "Reflets d’âme", qu’elle fait publier à Hong-Kong, au poète mauricien Robert Edward Hart, et les "poèmes pour l’île Bourbon",
En 1934 elle se rend à Maurice pour rencontrer le poète Robert Edward Hart. Au cours de ce voyage elle est présentée aux journalistes du quotidien "l’Essor" qui publient certains de ses poèmes, et aux membres du "cercle littéraire" avec lesquels elle reste en correspondance.

Félix Laventure.

Laventure était un homme distingué très populaire dans plusieurs milieux avait été un membre du Cercle littéraire de Port Louis et a œuvré avec ses amis Il a composé des poèmes. Félix Laventure est mort au Canada ou il avait émigré après la guerre. Il avait une fille Jacqueline et un fils Félix comme lui.

Orphée Terrière.

Orphée Terrière un ami de mon père avait fait une carrière remarquable dans le Service Colonial. Il a même était nommé Secretaire Colonial pour succéder à un Anglais. Grand Aviculteur, sa volière connue à Maurice comme ailleurs était plus grande que sa maison qui se trouvait à côté. C’était un homme cultivé qui ne dédaignait pas la bonne chère et les banquets.

Le Mauricien
On ne peut parler de la littérature mauricienne et les Créoles sans faire mention du journal. Certes, l’Après Midi et même le journal L’Œuvre du Dr Millien ainsi que l’Express du docteur Forget. ont eu des contributions appréciables, mais la palme revient au Mauricien. Fondé en 1908 par Eugène Henry, Le Mauricien est le plus ancien journal du pays depuis la fin du Cernéen. Raoul Rivet, se joint au journal en 1918. il en prend la direction en 1922 et s'en rend acquéreur en 1935. Le titre se définit lui-même comme étant un journal d'information et d'opinion.
Tous les rédacteurs en chef qui lui ont conservé une identique prise de position.; une complète indépendance dans les débats Le Mauricien a été le plus souvent un contre pouvoir dans le pays. Le journal a défendu farouchement la liberté d'expression et le fait encore avec véhémence. Raoul Rivet a plusieurs fois défendu la liberté de la presse.
En septembre 1937 de sérieux troubles sociaux ayant entraîné mort d'homme. Le conseil du gouvernement d’alors, débat la liberté d'expression à Maurice. Raoul Rivet, député et rédacteur en chef du quotidien Le Mauricien réclame par une motion que "le Conseil regrette que le gouvernement n'ait pas saisi l'occasion qui lui était donnée pour désavouer le commissaire de police dans sa décision de ne plus communiquer des informations à un certain journal".

Le commissaire de police, à l'époque le lieutenant-colonel R. Deane, mécontents des articles publiés par Le Cernéen, a donné l'ordre à ses subordonnés d’ignorer ce journal.
Cette affaire a alors fait la une et la décision de Deane a été considéré comme une grave atteinte atteinte à, la liberté de la presse.

"M. le Président, il était naturel que cette motion, après les faits que l'on sait, fut présentée par moi, parce que je suis journaliste, mais je dois dire que les occasions, ou les prétextes, de découragement ne m'ont pas manqué. Parmi mes propres amis, il en est qui m'ont tenu à peu près ce langage: "Pourquoi vous mêlez-vous de cette affaire ? Il s'agit du Cernéen, qui est un journal représentant des opinions politiques différentes des vôtres, un journal qui compte de nombreux amis au Conseil du Gouvernement; que ce soit donc un de ceux-là qui prenne l'initiative d'une telle motion. Pourquoi essayer de faire le Don Quichotte et vous mettre peut-être en fâcheuse posture vis-à-vis du Gouvernement ?" J'ai répondu à cela: "Je fais mon devoir comme journaliste. Seul journaliste siégeant à ce Conseil, je me devais de prendre cette initiative pour défendre ce que j'estime être les droits, la dignité, la liberté de la presse. Mais je n'aurais pas été un journaliste, que je l'aurais prise, parce que je considère qu'une telle question est un critère pour l'esprit public mauricien".

Blâme contre le gouverneur également
Raoul Rivet était convaincu que le gouverneur Sir Wilfrid Jackson, minimisait ces évènements.
"M. le Président, c'est la dernière séance du Conseil à laquelle vous aurez présidé, du moins pour votre administration actuelle. Vous avez connu des moments difficiles, vécu bien des jours d'anxiété. Je me serais certainement gardé d'y ajouter le moindre ennui, le moindre désagrément, si votre attitude ne m'y avait absolument contraint. À vous aussi, M. le Président, il n'eût pas été difficile de régler cette affaire à l'amiable. Vous ne l'avez pas voulu, et, si je le regrette, ce n'est pas pour moi. Mais je tiens à vous dire que seul le souci de mon devoir, j'ajouterai, de ma dignité, m'a amené à venir aujourd'hui proposer un blâme contre votre administration, un blâme contre vous-même, parce que vous n'avez pas eu le courage de désapprouver une décision qui n'était qu'un acte d'insipide courtisanerie à votre endroit, mais qui était une grave atteinte à la liberté de la presse; un blâme contre vous, M. le Président, parce que, après n'avoir pas eu le courage de désapprouver le courtisan, vous avez eu le courage d'approuver l'inconvenance que constituent les réponses du gouvernement à mes interpellations."

Incroyablement c’est un député blanc Pierre Hugnin, actionnaire du Cernéen, qui a combattu la motion de Raoul Rivet. Six députés votèrent pour: Alfred Gellé, G.M.D. Atchia, A.L. Nairac, S. Fouquereaux, Dr E. Laurent et Rivet. Dix neuf députés, les fonctionnaires anglais nominés siégeant au Conseil et les députés A. Raffray, P. Adam, T. Mallac, P. Raffray et P. Hugnin.
Qui peut comprendre de nos jours les votes de ces nobles hommes ? Il est vrai que l’on entend souvent dire par de notables arrivistes assoiffés de pouvoir ‘En politique tout peur arriver ? ‘

Au début le journal a défendu la communauté créole et a été en faveur de rétrocession de l'île à la France, le journal a évolué avec le temps pour défendre la nation mauricienne dans son ensemble. Justice et droits égalitaires. Le Mauricien accueille encore les articles et débats de ses lecteurs.

Quelques écrivains francophones ayant eu des relations avec le Cercle littéraire de Port Louis.

Auguste Esnouf.

Nom de plume Savinien Mérédac (1880-1939)
Cet ingénieur, de la communauté blanche, a écrit des articles littéraires dans plusieurs journaux et a publié dans L'Essor des chroniques savoureuses sur le patois créole et une satire de la vie des petites gens.
Son roman Polyte (1926) est basé sur un couple de la communauté créole.

La famille Masson.

La contribution de la famille Masson à la littérature française des îles a été exceptionnelle.

Loys Masson est l'aîné. Né en 1915 à Rose-Hill, dans une famille franco-mauricienne bien connue. Son père est procureur.
Ses deux frères vont eux aussi suivre une carrière littéraire et faire honneur à la littérature française et au pays. Tous ont eté écrivains et journalistes. Les plus beaux éditoriaux du Mauricien, depuis Rivet sont de André Masson. Loys Masson est renvoyé du " Royal College of Mauritius " de Curepipe, en 1933 pour avoir frappé un de ses professeurs
Il s'engage alors comme simple peseur de cannes. Il sera ensuite employé à la Banque Commerciale de Maurice.

En 1934, Il remporte un prix de poésieau concours du Cercle Littéraire de Port-Louis. Il et de nouveau couronné l'année suivante. En 1935, Il publie un article " La France à l'île Maurice ", à l'occasion du bicentenaire de la ville de Port-Louis, dans la ‘Revue des Deux Mondes’.

En 1937, il écrit Fumées, Port-Louis, Imprimerie M. Gaud En 1938, Les Autres Nourritures, Port-Louis, Esclapon.
En 1939 il part pour la France. Engagé dans la Légion Étrangère, il est finalement réformé pour raisons de santé en mars 1940.

Clément Charoux.

Clément Charoux (1887-1959) a été journaliste, et ensuite comptable d'une sucrerie Il a écrit de nombreux articles au Cernéen et aussi au Radical Il, a eu le mérite d’avoir fondé en 1938 une Société des Écrivains Mauriciens. IL était francophone convaincu et passionné. Il a écrit le roman Ameenah en 1938 1932 Clément Charoux publia aussi ‘Pique-Nique’, Port-Louis, The General Printing and Stationery Cy Ltd.

Gaston Pierre .

Cet homme intelligent, méconnu de ses compatriotes a lutté constamment dans son jounal ‘l’Après Midi’ pour la justice. Je me souviens parfaitement de l’homme et de ce journal parfois publié sur une feuille que mon père tenait à acheter. N’ayant que peu de moyens et d’appui son journal etait franchement mal imprimé et j’avais des difficultés pour lire des passages à mon père alité, quelques mois avant sa mort.
J’ai choisi de raconter en détails l’épisode la plus caractéristique de la carrière de Gaston Pierre. Il s’agit d’une histoire de la dernière guerre qui est mal connue de nos jours par la population, mais qui aurait pu avoir de graves conséquences pour notre avenir.

Le 2 juin 1940, est mort du capitaine Gustave Souchon dans la bataille des Flandres C'est apparemment le premier Mauricien qui serait tombé sur le front européen dans la Deuxième Guerre mondiale.
Le capitaine Souchon avait 43 ans. Il avait participé à la première guerre mondiale.

En Juin 1940 c’est le lieutenant George Latter qui est mort. Plusieurs autres mauriciens engagés notamment dans la Royal Air Force sont morts au début de la guerre. J’avais in ami, Claude Terrière qui a été fait pilote et a été abattu en Allemgne ou il est mort, avant d’avoir atteint 20 ans. Un autre parent, Gérard Ythier, fils du docteur René Ythier, qui m’a mis au monde. est mort également. Je crois qu’il y avait avec Becherel, d’autres mauriciens de la Royal Air Force tués par les Allemands, au cours de la dernière guerre. La liste des mauriciens morts pendant la guerre est assez conséquente.
Peu, comme Raymond Rault et John Pablot ont survécu.
Pourtant, des Mauriciens, à l'écoute des radios de propagandes allemandes et des nationalistes indiens ont tenté de déstabiliser le pays.

C’est ce qui a été dénoncé par Gaston Pierre, rédacteur en chef du journal l'Après-midi du 11 juin 1940. Il a accusé la police et les autorités militaires qui ne ne savaient pas ce qui se passait dans le pays. Dans un article intitulé "Les misérables", Gaston Pierre affirma que "si la Police faisait son devoir et qu'elle envoyât quelques agents secrets déguisés chaque matin près du Bureau des télégrammes, elle apprendrait de bien belles. Elle saurait combien ces fainéants, ces voyous et autres vagabonds, sans travail, sans feu ni lieu, des individus en rupture du bagne, entretiennent des propos pessimistes, défaitistes, voire pro hitlériens".

Selon les informations du journal de Gaston Pierre, des individis sont devant de l'Hôtel de ville jusqu'à 10h le soir pour écouter les radios italiennes et allemandes

Gaston Pierre, rappela qu'en 1914, lors de la Première Guerre mondiale, le gouverneur, Sir John Chancellor, avait fait arrêter et déporter des négociants arabes proallemandes
Pierre dénonce de "mauvais créoles"

A cette époque, certains qui se sentaient proches de la Turquie, allié de l'Allemagne, auraient mené campagne contre la métropole britannique.
Raoul Rivet lui asui s’inquiète du problème. "Il ne faut pas que notre confiance dans la victoire des Alliés soit le moindrement ébranlée par les informations fausses ou tendancieuses que la radio allemande, aidée par une poignée de traîtres, diffuse au monde entier. Par exemple, les postes de radio allemande ont dans leurs programmes des émissions en Hindi qui font une propagande destinée à semer le doute ou le trouble parmi les populations d'origine indienne de l'Empire britannique. Il est malheureux que certains propriétaires d'appareils de radio à Maurice se mettent à l'écoute de l'Allemagne et les autorités locales savent que des émissions allemandes diffusées en hindi sont écoutées à Maurice quelque fois en groupes d'auditeurs. La première chose que tout le monde devrait faire, c'est de ne pas se mettre à l'écoute de l'Allemagne. On ne doit pas écouter les paroles pernicieuses ou fielleuses d'un ennemi de l'Empire. Les Indiens de Maurice, comme les hommes de couleur, doivent savoir que les Nazis ont pour les peuples d'origines indiennes, africaines, asiatiques encore plus de mépris que pour les juifs", écrivit Rivet.

L'avertissement du gouverneur Bede Clifford

Le gouverneur anglais de l'époque publia alors une notice afin d'avertir les Mauriciens de ne pas prêter foi aux nouvelles de provenance allemande ou étrangère.

Il fallait arrêter l'influence de Subash Chandra Bose et ses partisans minoritaires qui étaient pro allemands pensant que cela servirait la cause de l’indépendance de l’inde. Qui, minoritaire, n’étaient pas suivis par le peuple indien.
Subash Chandra Bose, un Telugu avait épousé une Autrichienne. Au début de la seconde guerre mondiale, il part en Allemagne, afin de former une alliance avec les nazis, dans le but d'attaquer les forces britanniques en Inde par le nord-ouest. Il a formé un gouvernement indien en exil, ainsi que l’armée nationale indienne pour combattre les Alliés à la bataille d'Imphal pendant la campagne de Birmanie.
Un film Telugu sur lui a été fait en 2005
Raoul Rivet dans Le Mauricien a reproduit dans le Mauricien ; l’ appel du Mahatma Gandhi lancé Londres, à partir de son journal Harjan, à l'intention des Indiens dispersés à travers le monde. Gandhi avait exhorté ses compatriotes "à ne pas céder à la panique, de ne pas donner créance à la propagande allemande et, surtout, de ne pas retirer leur argent des banques, car leur argent enfoui sous la terre ne serait pas plus en sécurité que dans les banques".

Le Mahatma fit ressortir "qu'il n'existe aucune panique en France et en Angleterre, qu'on pourra peut-être y entendre parler de revers, mais pas de défaite. Il faut garder son sang-froid, quoi qu'il arrive".

De plus 'l’Association de la Presse mauricienne résolut d'aider la Grande-Bretagne à acheter des avions. Le 22 juin 1940, un comité de souscription se constitua sous la présidence de Raoul Rivet avec pour vice-président Gaston Pierre, comme trésorier, Hervé de Sornay (du Cernéen), Gabriel Martial (secrétaire) et C. Tyack, rédacteur en chef du Radical Une somme de 382 296 roupies fut recueilli..
Gaston Pierre a cependant critiqué les planteurs du pays à l'effort de guerre, le rédacteur en chef de l'Après-midi, ils "n'avaient apporté qu'un petit grain de sable ».

La croisade de Gaston Pierre ne fut pas vaine ; au 12 juin, il avait réussi à amener les autorités à puiser Rs 2 des 10 millions de la réserve du pays pour faire don à l'Angleterre

Les écoliers levèrent jusqu'à 350 livres. Raoul Rivet fit remarquer que "même les pauvres travailleurs d'une île perdue de l'océan Indien, Agaléga, avaient contribué Rs 149.30 dans la lutte contre le nazisme.

Maurice Curé

Maurice Curé a eu un rôle majeur dans les démarches pour la rétrocession. On a tendance dans certains milieux politiques de vouloir mettre un voile sur cette phase de sa carrière. Après sa défaite aux élections de janvier 1936 dans le district de Plaines Wilhems, Maurice Curé décida de mettre fin à sa carrière politique. Mais suite aux instances de ses partisans, il décida de créer un parti politique qui représenterait les intérêts des travailleurs. Un grand rassemblement au Champ de Mars a été le déclic Maurice Curé n'était pas seul au Champ de Mars. Il avait à ses côtés l'avocat Barthelemy Oshan, Samuel Barbé, et le Pandit Sahadeo, entre autres. Pendants les mois et les années qui suivirent, Curé battit les campagnes pour informé les travailleurs d’origines indiennes de leurs droits. Ces derniers étaient considérer comme dociles et loyales envers les Britanniques. Pour cette élection, l’adversaire de Curé, Pierre Hugnin, était venu chez nous à cheval. Je pense qu’il voulait impressionner mon père, le maitre d’école créole de Beau Bassin. Jeune garçon de 11 ans, j’étais plus intéressé par le splendide cheval que par lee tribun. Mon père chef de file de beaucoup de créoles l’avait poliment écouté, après les salutations d’usage mais avait voté et fait voter Curé. Je sais que tous les instituteurs de l’école de Beau bassin l’avaient suivi. Ils ont perdu, car c’est voté pour Curé aux Plaines Wilhems mais c’est Hugnin, qui a été élu.

Emmanuel Anquetil.

Anquetil est né le 18 août 1985. Marié Il a eu un fils John.
Gaëtan Raynal, un éducateur connu qui est mort prématurément , écrit que c’est en mars 1937 que Jean Baptiste Caromey Anquetil, connu comme Emmanuel Anquetil, a fait son premier discours en public comme membre fondateur du parti travailliste à Camp de Masque, Moka
Curé, Anquetil et Sahadeo voulaient éduquer politiquement le peuple.
Anquetil a été arrêté ce jour même par la police. Stéphanie Anquetil, quatrième génération après Emmanuel Anquetil (ILétait son arrière-arrière-grand-oncle) et de nos jours un des conseillers du premier minbistre Ramgoolam.

Un ministre du gouvernement travailliste a récemment déclaré qu’Emmanuel Anquetil était un «chasseur de liberté», «un aventurier». Anquetil a débuté sa carrière comme matelot et a visité plusieurs pays en Asie, Europe, en Amérique. Il met ensuite le cap en 1912 sur l’Angleterre. Il commence alors à s’intéresser à la lutte syndicale.
De retour à Maurice, il lance la société des travailleurs de bienfaisance de l’île Maurice. Il obtient pour les travailleurs une augmentation salariale de 10 % en 1938.

Emmanuel Anquetil a été aussi à la base de la création de plusieurs syndicats dans l’industrie sucrière et dans le port. Il a réussi en 1946 à regrouper 16 syndicats au sein d’une fédération appelé le Trade Union Congress. Emmanuel Anquetil, âgé de 63 ans, s'était épuisé à la cause des travailleurs. Il meurt le 29 décembre 1946 .

Guy Rozemont

Né le 15 novembre 1915 à la rue Souillac, Port-Louis, Joseph Guy Rozemont avait 41 ans quand il est mort le 23 mars 1956. Entré de bonne heure aui parti travailiste avec Curé et Anquetil, il avait fait entrer le Dr Seewoosagur Ramgoolam au Parti un peu contre l'avis d'Emmanuel Anquetil. Né le 15 novembre 1915 à la rue Souillac, Port-Louis
Rozemont, est issu d’une famille créole pauvre. Orphelin de de pèreil était autodidacte. Il a travaillé d'abord comme laboureur, puis comme marin sur un bateau de pêche pendant quelques années.
En février 1941 le Dr Curé a été accusé à tort sna sdoute par ses ennemis politues et encouragés par l'administration anglaise, visant à faire accroire que Curé d’avoir détourné de l'argent d'une société d'entraide, la Société de Bienfaisance des Travailleurs. Un séga fut même diffusé à la radio pour le discréditer

Le Dr Curé, ruiné par ses dépenses en favaur du parti et des démunis, voulait poursuivre l’auteur du séga en justice. Guy Rozemont, a été seul parmi ses amis pour vouloir témoigner " Représenté, gratuitement, par l'avocat Jules Koenig et l'avoué Jérôme Tranquille, Maurice Curé obtint justice de la cour, mais ne reçut qu’une maigre une compensation de misère de 500 roupies.

Il avait un sens inné de l’humour. Pour répondre a un adversaire qui disait qu’il avait un penchant pour la bouteille qui allait le le disqualifiait pour être un jour dirigeant politique.,. –c’est vrai qui’il en consommait avec ses nombreux partisans-on penchant pour la bouteille. il se rendit chez la firme Goodwill de fabrication de rhum acheta un baril et se fit photographier avec pour les narguer.

Il devait avoir une association intime avec Curé. Il participera en tant que collaborateur au journal Le Peuple Mauricien. Il devait alors combattre Marrier d’Unienville un politicien blanc notoirement raciste. Guy Rozemont connut une ascension rapide au sein du Parti Travailliste. Il épousa en 1946,une blanche, Elsie Commins.
A la mort Anquetile, il est nommé à sa place le président du parti travailliste, le 14 janvier 1947. Il a donc été le troisième président du parti.

A peine nommé, Rozemont réclama le remplacement du gouverneur anglais Mackenzie-Kennedy par un autre qui serait désigné par le Parti Travailliste britannique alors au pouvoir en Angleterre. Rozemont tint des meetings publics. Grand orateur créole, il dénonce avec véhémence les exploitations des travailleurs par les capitalistes. Il dénonça l’apathie et la connivence des députés Il exhortait les travailleurs de s’unir pour défense de leurs intérêts.
Guy Rozemont réclamit : un plan de pension pour tous les travailleurs i, des soins médicaux pour tous, une allocation de chômage, l'éducation obligatoire pour tous, la nationalisation de certaines industries, un plan-logement pour les travailleurs, l'institution d’un plan pour pension de retraite pour les vieux. En 1950, il réclama un jour de congé public le jour de la fête du Travail, le 1er mai.
En 1948, Rozemont est élu en tête de liste suivant les élections à Port-Louis. En partant pour l’Angleterre, il lance « N'oubliez surtout pas que dans notre lutte, il n'y a qu'une seule chose qui compte: pas de religion, pas de communalisme, pas de statut social dans la lutte du Travail contre le Capital".
Il était adulé par les travailleurs. Pour ses funérailles, il y avait une grande foule l'église Sacré Cœur de Beau-Bassin. Il a été enterré au cimetière St. Jean. Guy Forget, lui succéda comme comme président du Parti Travailliste. Sir Seewoosagur Ramgoolam, qu’il avait fait entrer au parti malgré les objections d’Anquetil, était nommé dirigeant du parti.
J’ai bien connu Rozemont qui était un de nos voisins à la Rue Sir Napier Broome Beau Bassin. Je le vois de son air dégingandé, arpentant la longue rue dite alors Téléphone. Il me questionnait sur mon école et mes études. Son frère Philippe, plus jeune, un beau gars avc qui il était parfois en désaccord, un peu écervelé était intelligent mais pas de la trempe de son aîné. Il devait épouser une de mes cousines, Gisèle Félix dont le père Maurice Félix était membre fondateur du parti travailliste.

III. Les familles créoles de Beau Bassin .

Je transmets des noms des familles de Beau Bassin des années 40 selon mes souvenirs.

Adolphe
Aliphon
Allat
Auguste
Babet
Bégué
Bell
Berthelot
Berton
Betsy
Blackburn
Bouton
Brunel
Bussier
Castelin
Catherine.
Chelin
Colin
Comty
Cornell
Crouche
Dabbadie
Dada
Dada
Dantier
Delafaye
Delaitre
Descelles
Dumazel
Emmanuel.
Fabre
Fauvette
Félix
Fitzgerald
Fréderic
Gassin
Goblet
Goder
Guillot
Henri
Hitié
Honoré
Honoré
Houbert
Ithier
Janson
Julien
l’Eveillé
L’homme
Lafraisière
Lasplace
Latulipe
Latulipe
Laventure
Lebret
Louis
Louise
Loumeau
Malié
Marie
Martial
Maurice
Michel
Millien
Minerve
Morvan
Mourga
Moutia
Némorin
Noyau
Olivier
Olla
Philogene
Pierre
Pigeot
Prosper
Renaud
Renoir
Rivière
Roblet
Rohan
Rosette
Ross
Sandion
Savrimoutou
Seneque
Serret
Sevremont
Silavant
Stanley
Telescourt
Terrière
Toussaint
Urruty
Vellin
Véron
Victor
Wilden
Zamudio


Métiers
Enseignants :Maitres d’école : Derblay, Félix, Gnany,Stephen,
Enseignant : Morvan, Ithier,Michel, Sèvremont Legallant, Pablot.
Coiffeurs : Famille Nourah
Georges, Boule, André.
Simiette Georges
Arekion André
Ancien coiffeur : Nicles
Ferblantier : Desvaux, Planel.
Police Ross, de Souza.
Prison : Comty
Tailleur : Casse Batterie
Notaire : Audibert

Cordonnier : Dorza Cathéya
Huissier : Vellin,
Porteur : Calypso, Bi.
Ebéniste : Letendrie, Pontoise, Gabriel
Charpentier : Les frères Martin
Sage femme : Dada Aminthe
Chef de gare ; Heesong
Chef de poste : Cateau, Stanley
Infirmier : Letendrie, Cimioti
Pharmacien : Duff.
Mèdecins : Portal, Remy

Francophones non créoles de Beau Bassin.
Blancs
Hugnin, Goupille, Ducray, Le Sur Maingard, Merven, Staub, Pilot, Levieux, Duvivier, D’Arifat, Bourayne : Mme Bourayne qui habitait chez les D’Arifat donnait à manger aux pauvres tous les jours.
Hindous.
Beejadhur, Jhuboo, Burrebchobay, Prithipaul, Hawaldar, Hazareesing Descann.
Musulmans.
Osman, Mohamed, Currmjee
Fakim, Ramdin, Toorawah, Timol
Sino mauriciens.
Yee Cheong,Youvoon, Til Loi, Ah Koun,

On peut constater que dans les années 40, la ville avait une écrasante composante créole. Les créoles avaient un statut important dans le service colonial et ont œuvré pour le développement du pays. Travailleurs et intelligents, ils ont à travers l’enseignement aidé considérablement à l’éducation des autres composantes de notre société. Le très connu homme politique hindou Aunuth Beejadhur, rédacteur en chef d’Advance, un homme très ouvert et simple, auteur des Indiens de l’île Maurice, habitait Quatre Bornes. Il était plusieurs fois venu au département d’Agriculture, pour prendre des conseils concernant la détrution des pestes de Rosiers. Je l’avais en maintes occasions parlé de ces insectes et il venait directement vers moi lors de ses visites. Il me demanda si j’étais le Félix dont la mère était une Ithier. Etonné, je lui ai entendu dire qu’il savait tout du mariage de mon père et de ma mère. Il me tapotta l’épaule en disant’ « C’est grâce à votre mère que je connais le français, car enseignante à l’école elle m’a patiemment enseignée pour réussir aux examens. Elle avait aussi des sœurs dans l’enseignement. D’excellents professeurs. Il n’y avait pas d’hindous alors qui travaillaient au département d’Agriculture mais un des derniers fonctionnaires blancs, Raymond Mamet qui devait être fait Chevalier de la Liegon d’honneur par la France et avoir plus tard son nom inscrot sur la colonne liénard me taquina après son départ, en me disant ironiquement ‘Vous voila avec un protecteur ’
J’ai mentionné cet épisode qui est un témoignage par un des dirigeants Travaillistes haut placé que les enfants et adolescents hindous et musulmans ont été instruits alors par des enseignants créoles. Venant de la campagne ils s’installeient au fur et à mesure dans les villes et envoyaient les enfants dans les écoles.
Les créoles ont combattu l’indépendance craignant une hégémonie hindou qui voulait avancer à tout prix et se servir se sa forte majorité pour occuper tous les postes à travers le pouvoir politique absolu. Ils ont suivi le très libéral Raoul Rivet, le charismatique Dr Curé. Ils ont craint Rozemont qui voulait en révolutionnaire bouleverser le tissu social. Ils avaient suivi Jules Koenig pourtant blanc, mais fervent défenseur des Creoles. Ils avaient aveuglement suivi Gaetan Duval qui avait mené la campagne contre l’indépendance avec fougue mais qui avait permis à ses ‘longs bras’ des créoles et autres mauriciens rude et peu instruits qui le suivaient partout, de fomenter des bagarres.
Ayant perdu la bataille, il donna l’impression d’aimer le pouvoir de vouloir s’associer cette fois au parti travailliste. J’ai assisté à son meeting au cidans la cour du cinéma Hall. Devant la grande foujle il s’écria ‘ Voulez vous une alliance avec le Parti Trvailliste de Ramgolam. Le peuple d’un seul accord s’écrie puissamment ’Non’
Duval crie aussi fort que possible : Vous avez dit Non,je suis d’accord, Il n’y aura pas d’alliance.
Dans la même semaine il avait fait alliance et aller bientôt entrer au gouvernement travailliste C’était au nom d’un patriotisme étonnant. Je ne discute ni ses motifs ni la nécessité d’alliance ou pas, n’étant pas politicien, mais c’était le déni de la volonté publique qui m’avait dégouté. J’étais un adolescent, mais j’ai vite appris à me méfier des promesses politiciennes. J’ai retenu surtout que les politiciens voulant à tout prix obtenir le pouvoir ou la maintenir, se serviraient cyniquement du péuple.

C’est dommage que la France pourtant généreuse dans d’autres situations, n’a pas cru bon à l’indépendance de Maurice d’octroyer la nationalité française à ces descendants de français francophones de toujours.
Beaucoup de familles ont alors émigré surtout vers l’Australie. Ces familles ont du recommencer leur carrière à zéro et ont heureusement atteint un niveau de vie intéressant. Nos compatriotes expatriés sont des Australiens de plein droit et occupent des postes dans l’administration et le secteur peivé. Ils ont donné à leur nouveau pays de intellectuels connus, des pécialistes des musiciens de même que des sportifs pouvant obtenir des médailles aux jeux internationaux. D’aires familles créoles sont devenus Canadiens et ont aussi prospéré. Ceux qui sont restés à Maurice ont certes perdu les postes du Service Civil Police, Poste, Santé etc mais ogangt une vie honorable dans le secteur privé. Les grands perdants ont été les plus pauvres créoles, la classe d’ouvriers et serviteurs qui ont longtemps souffert dêtre obnubilés par la vague de nouveaux venus des gens de la campagne. Ce qui est dur pour eux c’est de savoir que ce ne sont pas les meilleurs qui dirigent. Un ami étranger m’avait demandé pourquoi ayant un si grand nombre de francophiles parlant la langue française chez eux avec volibilité chez eux, on confiait les postes de présentateur des nouvelles à des personnes ne parlant qu’un français approximatif, avec un accent ni français ni mauricien. D’autres amis m’ont dit que c’était dommage de ne pas nommer des policiers rodriguais par exemple qui auraient plusà même par leur stature d’occuper cette fonction. On appaludit certes quans les créoles obtiennent des médailles dans es jeux internationaux et olympiques.
Récemment on a parlé dans les milieux catholiques du malaise créole. Le malaise créole ne se définit pas c’est un complexe de situations crées par des politiciens et hommes d’affaires antipatriotiques, voulant tout accaparer dans le seul but du pouvoir et des profits. Autour de ces hommes au pouvoir graviie des satellites recherchant la fortune L’argent facile engendre la corruption qui est devenue une plaie de notre pays. On met en place ses petits copains, ses parents les membres de sa communauté voire de son clan. Le malaise créole c’est le rejet des droits, la non reconnaissance de la méritocratie. C’est de faire du pauvre un plus pauvre et de gêner la progression de la classe moyenne par des taxes excessives.
Un exemple de malaise créole ?
Je suis client d’une banque commerciale depuis 40 ans. Je voulais avoir un nouveau chéquier. Le préposé me dit en créole. Carte d’identité, nou pas conné qui ou été.. Ayant fait comprrende que j’etais un vieuc client de 40 ans je me suis entendu dire’Mo pas ti là Bisin Carte.

Ayant obéi, on me dit ‘Assisé bisin attane ou tour. J’ai fait en moi-même la réflexion que c’était une première qu’une banque commerciale ne reconnaissait pas un de ses clients qu’elle a servi depuis 40 ans.
Où se trouvait la grande considération qui m’avait été octroyé par les employés créoles de banque avant l’indépendance ?
Pensez-y !Dans les années 40, tous les employés de banque, de la poste de la police, des fonctionnaires toutes les dénominations, pour la plupart créoles parlaient français et on vous adressait avec considération et politesse. Ces employés avaient le diplôme requis alors mais avaient aussi une éducation familiale qui leur octroyait une politesse innée. De nos jours, on a haussé les normes de certificats requis pour un poste. L’employé a bien son certificat anglais, mais ne parle qu’en créole et se montre souvent rude, impoli, d’une brusquerie déconcertante. Chefs sous chefs et émloyés masculins et féminins sont imbus de leur pouvoir. Le client doit accepter que ce soient eux les décideurs. Ils sont importants. Ils font marcher le ministère.

Les blanc de Murice, ont survécu l’Indépendance. La plupart, possédant des terres des usines et des entreprises, ont choisi le commerce mais ont du faire face à une existence dans une communauté dominée politiquement par ceux qu’ils vaient eu l’habitude de dominer. Certains blancs comme Alfred North Combes se sont établis en Australie ou en Afrique du Sud ou au Zimbabwe. Ces derniers ayant fait le plus mauvais choix auront plus tard à faire face au dictateur Mugabe.
Ils n’ont plus aucune assise politique contrairement aux créoles qui sont une minorité que l’on peut craindre. Beaucoup de créoles ont adhéré au MMM de Paul Bérenger et quelques uns sont restés au PMSD considérablement affaibli par des querelles fratricides idiotes.
Ils attendent leur heure, car en 50 ans tout peut chavirer, surtout si la jeune génération de souche asiatique rejette le communalisme qui a été si adroitement inculqué à leurs parents pour le maintien des privilèges de certains, sous le prétexte absurde qu’ils pourraient perdre le pouvoir politique. Paul Bérenger a été le premier non hindou a devenir premier ministre un poste qu’il a occupé avec distinction et avec justice pour toutes les communbautés. La même chose se reproduira, que les esprits chagrins et les clans souterrains le voudraient ou pas.

V La scène politique et le tisu social à Maurice.
Une coalition du Parti Travailliste (MLP), le comité d’Action , (CAM) de Mohamed un parti communamiste Musulman, et le Independent Forward bloc des frères Bissoundoyal,, un autre parti communalise hindou Bloc (IFB) –obtient la majorité en 1967 à l’Assemblé Legislative. L’opposition de la population générale dirigé par Gaetan Duval's et Jules Koenig (PMSD) a été battue de peu.
C’était le depart par train express si l’on peut dire vers l’Indépendance.
Sir Seewoosagur Ramgoolam, chef Minister dans le gouvernement colonial devait être le nouveau Ministre, le 12 mars 1968. Des bagarres communales davaient s’ensuivre mais sans suite fâcheuse pour la sécurité du pays.

Seewoosagur Ramgoolam

Rozemont le fait entrer au parti travaillise après son retour de l’Anglettere ou il est resté 13 ans. Il était mèdecin et fréquenta le docteur Maurice Curé, le pandit Sahadeo et Emmanuel Anquetil, dont les revendications étaient la reconnaissance du droit de grève.
Il est né le 18 septembre 1900, dans le petit village de Belle Rive, à quelques kilomètres de Bel Air, dans le district de Flacq. Son père, Moheeth Ramgoolam était un émigrant indien laboureur,.
Il est admis au Bel Air Government School. puis au Curepipe Boys’ Government school.
Il fréquente en Grande-Bretagne, les milieux nationalistes indiens et la Fabian Society et a connu George Bernard Shaw Il rencontrera Gandhi, Nehru, Tagore, et d'autres. Ayant patiemment bâti des armes pour la fonction de chef de parti.

En 1939, Sir Seewoosagur Ramgoolam épouse Sushil avec qui il aura deux enfants, Navin et Sunita. Le premier sera plus tard premier ministre de Maurice. Il fonde le journal 'Advance' en septembre 1940. En 1940, Mohabeer Burrunchobay le recommande au gouverneur Sir Bede Clifford pour être nominee au conseil législatif. Il devient maire de Port Louis en 1958. Cet homme tolérant de formation britannique a eu une carrière fulgurante en politique devenant le premier ministre de Maurice Indépendante. Fin politicien, il a su admirablement profiter des efforts des prédécesseurs créoles qui avaient crée le parti Travailliste. On peut concevoir que le Dr Curé lui a comme on pourrait le dire’tiré les marrons du feu’
Il a su concilier le pouvoir aux exigences du pays en toute ocasion. Il croyait dans le débat entre partis politiques. Il a encouragé des syndicalistes et a introduit l’école obligatoire. Mal conseillé parfois par des ministres et hauts officiels hindous qui hantent toujoiur les antichambres , il aurait donné l’impression de survivre grâce au communalisme. On sait pourtant qu’il était libéral et très ouvert à toutes les couches de la population. IL avait été fait Chevalier par la reine d’Angleterre, ainsi que ses fidèles collaborateurs Virasamy Ringadoo, Kher Jagatsing, et Satcam Boolet. Il peut paraître étranage que ces personnages politiques si importants aient tenu à conserver ce titre d’allégeance britannique, en l’utilisant ostensiblement après l’indépendance du pays. Il est décéde le dimanche 15 décembre1985, "Chacha" – est resté populaire dans toutes les communautés.
A suivre

dimanche 20 avril 2008

L'Esclavage

L'esclavage

L’esclavage. "La liberté, Sancho, est l'un des dons les plus précieux que le ciel ait fait aux hommes; rien ne saurait l'égaler, pas même les trésors que renferme la terre ou que la mer recouvre; pour la liberté, de même que pour l'honneur, on peut et on doit risquer sa vie, et, au contraire, la servitude est le plus grand malheur qui puisse affliger les hommes." Cervantès (1547-1616), Don Quichotte.
Le commerce triangulaire est le nom que l'on donne au commerce des esclaves. Le voyage se faisait en trois étapes qui forment le commerce triangulaire. Europe-Afrique Afrique-Amérique. Amérique-Europe. Première étape. Europe-Afrique : Le navire négrier part de France (principalement des ports de Nantes, La Rochelle, Le Havre, Bordeaux, équipés et approvisionnés pour le commerce esclavagiste. Deuxième étape. Afrique-Amérique : Le navire repart, rempli d’esclaves, vers l’Amérique. Cette traversée est une terrible épreuve pour les hommes et femmes entassés et enchaînés dans les cales du bateau. Beaucoup meurent. Troisième étape. Amérique-Europe : Tous les esclaves sont vendus. Les bateaux retournent en Europe avec des provisions d’Amérique. Pendant deux siècles, l’Angleterre, le Portugal et la France, ont été en tête des pays esclavagistes. Expéditions esclavagiste des ports européens. Pays Pourcentage des expéditions L’Angleterre 41,3 %, Portugal 29,3 % France 19,2 %. Hollande 5,7 % Danemark. 3,2 % Amérique 1,2 % Tout pays ayant une façade maritime et un peu d'ambition coloniale était à même d'avoir une impulsion négrière. L’Espagne se faisait servir pour ses colonies d’Amérique ou il fallait beaucoup d’esclaves par d’autres sources européennes. D’autres pays la Norvège, la Suède, la Russie et même la Suisse investissaient dans l’Esclavage.
L'ampleur de l’Esclavage. Les personnes concernées par la traite : Armateurs, négociants, financiers, constructeurs, raffineurs, fabricants, détaillants. Des millions de gens ont participé d’une façon directe ou indirecte à la traite des esclaves. . Les Noirs arrivés d'Afrique et désignés sous le terme de « bossales » rejoignaient les plantations. Les nouveaux venus n'étaient pas immédiatement intégrés aux anciens dont la moitié étaient nés sur place (les créoles) : ils étaient logés à part pendant plusieurs mois avant de venir s'installer dans l'un des villages d'esclaves. Il y avait en effet deux villages qui correspondaient aux deux catégories principales d'esclaves. Près de la maison du maître ou Grand Case se tiennent les cases des privilégiés ou domestiques et nègres à « talents » (ouvriers qualifiés), sucriers, tonneliers, charrons, ou postillons) avec qui les nouveaux n'avaient rien à faire. Les esclaves finissent de perdre là leur identité d'origine. On les affuble au mieux d'un prénom ou d'un diminutif. Monte-Au-Ciel, Bacchus, Azor. Pointe couteau, Bâton Brède. Sans Façons.
Les esclaves logent dans des cases en bois presque vides et se nourrissent simplement : ignames, bananes, patates et riz/ La vie en esclavage était courte, pas plus de dix années en moyenne : les occasions de mourir ne manquaient pas, entre les excès de travail, les punitions, les carences vitaminiques, les épidémies. Le maître n'avait cure. Une vie d'esclave ne valait rien. Grâce à la traite, on pouvait la remplacer par dix autres. « Et puis, un esclave n'était pas vraiment un homme, qu'on détaillait dans les inventaires avec les bêtes à cornes, qu'on achetait, revendait, ou châtiait sans aucune considération. » L’Ordre religieux des Capucins estimait qu'une fois baptisés, les Noirs ne devaient plus demeurer esclaves :
Deux prêtres, l'un Français, l'autre Espagnol, Épiphane de Moirans et Francisco José de Jaca, furent jugés par un tribunal ecclésiastique espagnol en 1681, et incarcérés, après avoir dénoncé l'esclavage et promis la damnation aux maîtres qui n'affranchiraient pas leurs esclaves. À cette époque, la position de l'Église (exprimée par Bossuet) est en faveur de l'esclavage. L'Eglise lui reconnaissait une âme en l'initiant à religion, l'esclave nègre ne se différenciait guère d’une bête de somme dont il remplissait souvent la fonction : Son statut était celui d'un « bien meuble » livré au bon vouloir du propriétaire. L’Angleterre et les États-Unis abolissent la traite en 1807, la France en 1815, et suppriment respectivement l'esclavage en 1833, 1865, 1848. Cuba et le Brésil sont, en 1886 et 1888, les deux derniers pays à abolir l'esclavage au XIXe siècle. Les navires et leurs équipages, les cargaisons et les capitaux provenaient des quatre coins du continent, pour le commerce des nègres à la côte d'Afrique. L'accumulation des capitaux issus de la traite et de l'exploitation des esclaves dans les colonies a favorisé la croissance économique de l'Angleterre ou de la France. La richesse des Européens doit beaucoup à l'asservissement des Africains. Ces derniers demandent aujourd’hui réparation. Montesquieu lui-même reconnaît dans l'Esprit des Lois que le commerce avec les colonies était profitable à la métropole et que « la navigation avec l'Afrique était nécessaire ; elle fournissait des hommes pour le travail des mines et des terres de l'Amérique: En 1734 Jean-Français Melon, ami de Montesquieu et économiste de renom, disait que « La traite contribue au rayonnement du commerce, de la marine, de l'agriculture et des arts. »
À la fin du XVIIe siècle, un théologien de la Sorbonne, Fromageau, affirme dans le Dictionnaire des cas de conscience qu'on peut acheter des Nègres qui sont « esclaves à juste titre », c'est-à-dire qui sont légalement esclaves selon le droit des gens : « On pourrait même sans aucun examen les acheter si c'était pour les convertir et leur rendre la liberté. » extrême des rois qui les chassent, les tuent, les mangent. Voilà que les Blancs donnent aux rois l'occasion de les vendre. Il s'ensuit que les négriers qui achètent des captifs les délivrent de la mort et font acte de bonté.
Le trafic négrier fait passer les Africains d'« une servitude barbare » à « une servitude humaine », écrit le capitaine Button, qui, à cette occasion, se targue de philanthropie. C'est que l'avantage retiré par les esclaves est incontestable, ajoute-t-il ; arrivés aux colonies, les Noirs « se voient ressusciter parmi leurs semblables, qui sont pour eux des êtres merveilleux, dont ils envient le sort ». La traite est donc une entreprise qui dispense le bonheur et le négrier est un homme de bien. Dans ces conditions, écrit en 1764 le théologien Bellon de Saint Quentin, qui se fait là le porte-parole du plus grand nombre, « le plus grand malheur qu'on puisse faire à ces pauvres Africains serait la cessation de ce trafic ». Quel meilleur bienfait qu'une vie libérée de l'arbitraire ? Une existence civilisée ? Une âme sauvée par le baptême ? On donna aux navires négriers des noms issus de la Bible (Abraham, David, Salomon) ou des Évangiles (Pierre, Luc, Jacques, Paul, Jean, André, Philippe.) Le Saint-Esprit, Saint-Joseph, Sainte-Anne, et Saint Jean Baptiste eurent du succès.
Les esclaves refusaient souvent leur condition et multipliaient les formes de résistance. La plus courante était la résistance passive qui consistait à mettre de la mauvaise volonté dans l'obéissance aux ordres et dans l'exécution du travail. Plus radicalement, des mères avortaient ou tuaient leurs nouveau-nés pour ne pas perpétuer leur statut « honteux », des esclaves se suicidaient, d'autres, qui se livraient souvent à la pratique du vaudou, empoisonnaient les leurs. Des milliers d'esclaves disparurent ainsi. Le Marronnage. (De l'espagnol cimarron, sauvage.) L’évasion ou « marronnage » était le mode de résistance que les nègres adoptèrent très tôt. Ils fuyaient se cacher au loin ou dans les bois. Le « grand marronnage » était une désertion qui se voulait définitive par opposition au « petit marronnage » qui n'était qu'un absentéisme de quelques jours. Réfugiés dans les lieux inaccessibles ou les hauteurs comme le Morne Brabant à Maurice, les fugitifs pouvaient se constituer en bandes vivant du pillage des plantations. Repris, les nègres « marrons » subissaient des châtiments allant des coups de fouet aux supplices et à la peine de mort.
John Finiss dans un rapport dit qu’il y avait 4300 esclaves marron, à Maurice en 3 ans et la somme payée pour leur capture de 1930 livres. Lieux de marronnage à Maurice. Les esclaves marron prenaient refuge un peu partout. 1. Le Morne Brabant. A Trou Chenille au pied de la montagne dans les cavernes, de nos jours, sur propriété privée. 2. Dans les ravines de Grande Rivière Nord ouest. 3. Grotte de la cascade Diamamouve. 4. Cavernes de petite Rivière. 5. Cavernes de Plaine des Roches 6. Dans les gorges des montages de Port Louis et le plateau du Pouce « La chronologie de l'abolition chevauche deux siècles et s'étale sur plus de cinquante ans, de la Révolution française à la Seconde République. A elle seule, cette longue durée atteste des résistances qu'il a fallu vaincre pour éradiquer des phénomènes aussi profondément ancrés dans les mentalités. Mais peut-on vraiment évaluer le préjudice, et dire qui doit payer et à qui. » A combien estimer les pertes humaines et comment mesurer les effets à long terme sur la démographie et l'économie africaine ?
Il est difficile de déterminer la ponction négrière et parmi les nombreuses estimations divergentes retenons pour la traite atlantique 9,5 millions de captifs importés, pour la traite transsaharienne 7,2 millions, et pour la traite orientale 2,3 millions. Mais derrière ces résultats trop nets et que d'aucuns considèrent comme très au-dessous de la réalité se cache l'hécatombe des indigènes morts lors des opérations de production ou de transport des captifs. Déficit des naissances subi par l'Afrique - estimé par l'historien nigérian Joseph Inikori à cent millions dès la fin du XIXe siècle. La mort et la déportation portées à une telle dimension statistique rendront-elles jamais compte des souffrances endurées par les Noirs réduits en esclavage ? Les colonies. L’Europe avait besoin de colonies pour trouver des épices, de l'or, des denrées et des objets qui pourrait augmenter la richesse du pays. Les premiers à être partis, sont les Portugais, au XVe siècle. Ils installent des comptoirs le long des côtes d'Afrique. A leur suite viennent les Espagnols. Pour mettre en valeur les pays colonisés, il faut beaucoup de main d’œuvre. Les premiers à commencer le commerce des esclaves africains sont les Portugais, puis les Espagnols. Ensuite, la France et l’Angleterre et tous les autres pays colonisateurs ont recours à la traite. Dans les colonies, l'activité est essentiellement agricole. Le sucre, le tabac, le café, le coton, l'indigo, la cannelle. L'Afrique à été pendant longtemps un marché aux esclaves. On appelait les noirs " bois d'ébène ". Une des espèces indigènes de Maurice porte ce nom. Il y avait encore beaucoup d’arbres de bois d’ébène à Maurice du temps du père Laval. Il y a eu environ 14 millions d'hommes et de femmes déportées et 3,5 millions n'ont pas survécu au trajet. Les Européens payaient avec de la poudre, des fusils et quelques bijoux de fantaisie aux marchands ou chefs de tribus pour qu'ils leur amènent des esclaves.
Les hommes noirs étaient arrachés à leur famille et conduits comme du bétail vers la côte. Ils étaient attachés par des cangues. Une fois arrivés sur la côte les esclaves allaient dans les comptoirs et ils étaient présentés aux acheteurs qui les examinaient comme des animaux, pour leur possibilité de travail. La traite transatlantique : Amérique du nord. Amérique du sud, surtout au Brésil Antilles, françaises et anglaises. L’île Maurice et la Réunion. Cuba France La traite transsaharienne : Les esclaves partaient vers les pays du Moyen-Orient. C'est un esclavage beaucoup plus domestique.
En France, la vente et la possession d'esclaves ont été abolies en 1848 par Victor Schoelcher. En 1998, on a commémoré le 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage. Victor Schoelcher, 1904-1893 a été associé à cette abolition. . C'était un homme politique français, alsacien, né à Paris le 22 juillet 1804. En Amérique, Shoelcher ne découvrit l’esclavage et les affreuses conditions de vie des Noirs. Cette situation le révolta. Lorsqu'il était sous-secrétaire d'Etat à la Marine en 1848, il avait un grand projet qui lui tenait à cœur. Il pensait qu'on ne pouvait pas en même temps revendiquer le suffrage universel en métropole et tolérer l'esclavage dans les colonies. Le décret du 27 avril 1848 qui abolit l'esclavage marque l'apogée de son combat pour l'humanité. Ses cendres aujourd'hui sont au Panthéon à Paris. Tous les hommes blancs naissent libres et égaux en droits, donner une méthode pour déterminer le degré de blancheur nécessaire Condorcet, 1791.
La servitude ne peut exister éternellement à côté de la liberté Brissot (1791) Chronologie. 1777 Abolition dans le Vermont (Etats-Unis). 1780 Loi d'abolition graduelle dans l'Etat de Pennsylvanie. 1789, 26 août Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen. 1807 Le parlement anglais abolit la traite 1823 : Abolition au Chili. 1824 Abolition en Amérique centrale. 1829 : Abolition au Mexique. 1831 Abolition en Bolivie,en Martinique puis en Guadeloupe. 1835 Abolition à Maurice. Le 1 février. 1848 Abolition en Guyane. 1848 Abolition à la Réunion. 20 décembre. 1854 Abolition au Venezuela. 1865. Abolition fédérale aux Etats Unis. 1873 Abolition à Porto Rico. 1880 Abolition à Cuba. 1888 Abolition au Brésil. Esclavage. Tanzanie. Bagamoyo, village de la liberté lieu de la traite des esclaves. ‘The Cathedral Church of Christ’ est une église anglicane érigée sur le lieu même de la traite des esclaves.
Au pied de l’autel se trouve une plaque en marbre rappelant le moment ou les esclaves se présentaient à tour de rôle avant d’être vendus. Ils étaient fouettés jusqu’au sang et devaient faire preuve de courage et de force et surtout ne verser aucune larme. Si un esclave fouetté pleurait, il était renvoyé à la cave ce qui fut une condamnation à mort parce qu’il n’avait aucun soin et traité comme un animal. Ceux qui passaient par l’épreuve du fouet étaient vendus et exportés vers mes lieux inconnus. Dans la cour de la cathédrale, un touriste en visite en Afrique a sculpté dans la pierre des statues des esclaves enchaînés par le cou et les pieds les uns aux autres. France. Le code noir. « Le summum de l’injustice et de l’hypocrisie chez les racistes. » Louis par la Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous au présent et à l’avenir, salut ! Les directeurs de la Compagnie des Indes, nous ayant représenté que l’île de Bourbon est considérablement établie par le grand nombre de nos sujets, lesquels se servent d’esclaves nègres pour la culture des terres.
L’île de France qui est proche de la dite île de Bourbon, commence aussi à s’établir et il y le dessein de faire encore de nouveaux établissements dans les pays circonvoisins. Nous avons jugé que la conservation de ces colonies, était de notre autorité et notre justice, et d’établir une loi et des règles, pour y maintenir la discipline de l’Eglise Catholique Apostolique et Romaine, et pour ordonner tout ce qui concerne l’état et la qualité des esclaves dans les dites îles. De l’avis de notre conseil et de notre certaine science, avec pleine puissance et autorité royale, nous avons statué et ordonné ce qui suit : Résumé de quelques articles du code noir. 1. Tous les esclaves qui seront dans les îles de Bourbon, de France et des autres établissements voisins seront instruits dans la religion catholique apostolique et romaine et baptisés. Nous ordonnons aux habitants qui achèteraient des nègres nouvellement arrivés de les faire instruire et baptiser sous peine d’amende. 2. Nous Interdisons tout exercice d’autre religion que de la catholique apostolique et romaine, Les contrevenants seront punis comme rebelles, et désobéissants à nos commandements. 3.
Les commandeurs à la direction des nègres doivent être catholiques eux-mêmes, sous peine de confiscation des dits nègres. 4. Les dimanches et fêtes doivent être observés. Il sera défendu de faire travailler les esclaves. Les maîtres pourront toutefois envoyer les esclaves aux marchés. 5. Défense aux sujets blancs des deux sexes de contracter mariage avec les noirs, sous peine de punition. Les ecclésiastiques ne doivent pas les marier. Défense des blancs et des noirs affranchis ou nés libres, de vivre en concubinage avec les esclaves. Ceux qui auraient eu des enfants de ces unions seraient condamnés à une amende de 300 livres. Ils seront privés des esclaves et des enfants qui seront adjugés à l’hôpital sans être affranchis. Si l’homme libre et affranchi, non marié épouse sa concubine esclave, la dite esclave et les enfants seront affranchis. 6. Pour les mariages des noirs, seul le consentement des maîtres ests nécessaires, pas celui des parents. 7. Défenses aux prêtres de marier les esclaves sans le consentement des maîtres. Défense d’user des contraintes pour les marier contre leur gré. 8. Les enfants qui naîtront des mariages entre esclaves seront esclaves, et appartiendront aux maîtres des femmes esclaves. 9. Si le mari esclave a épousé une femme libre, les enfants seront libres, mais le père restera esclave. Si le père est libre et la mère esclave les enfants seront esclaves. 10. Les maîtres sont tenus d’enterrer dans un cimetière les esclaves morts. Ceux qui meurent sans avoir reçu le baptême seront enterrés dans un champ voisin du lieu ou ils sont décédés. 11. Les esclaves sont défendus de porter aucune arme offensive, ni de gros bâtons, sous peine de fouet. A l’exception de ceux qui sont porteurs de marques connues. 12. Défense aux esclaves appartenant à différents maîtres de se réunir le jour et la nuit, sous prétexte de noces, sous peine de punition corporelle. En cas de récidive ils pourront être condamnés à mort, ce que nous laissons à l’arbitrage des juges. 13. Les maîtres qui auront permis et toléré des assemblées de noirs, seront condamnés à dix piastres d’amende et au double en cas de récidive. 14. Il est défendu aux esclaves de vendre des denrées, légumes, bois à brûler, fourrage, grains, et autres marchandises, sans la permission des maîtres, par des marques connues. 17. Les vivres doivent être fournis aux esclaves chaque semaine, et l’habillement, chaque année. Aucune eau de vie ne doit être donnée aux esclaves. 18. Il est défendu aux maîtres de permettre aux esclaves en échange de la nourriture, de travailler certains jours de la semaine pour leur compte particulier 19.
Les esclaves mal nourris pourront faire appel au procureur général qui poursuivra les maîtres. Il en sera de même pour les traitements barbares et inhumains. 20. Les esclaves infirmes par vieillesse ou maladie, seront nourris par leurs maîtres. Si ces esclaves sont abandonnés, ils seront admis à l’hôpital contre paiement des maîtres. 21. Les esclaves ne doivent rien avoir qui ne soit à leurs maîtres. 24. Les esclaves ne pourront aller en jugement en matière civile ou criminelle. 25. Les esclaves peuvent être poursuivis criminellement selon la qualité du vol et punis à être battus de verges, et marqués d’une fleur de lys. 30. Outre la peine corporelle des esclaves, les maîtres doivent dédommager les victimes de vols, ou les donner les esclaves coupables. 31. L’esclave qui aura été en fuite pendant un mois aura les oreilles coupées, et sera marqué d’une fleur de lys sur les épaules. S’il récidive pendant un autre mois, il aura le jarret coupé et marque d’une fleur de lys sur l’autre épaule. S’il récidive une troisième fois, il sera condamné à mort. 33. Les affranchis ou nègres libres qui auraient donné refuge dans leur maison aux esclaves fugitifs, seront condamnés à une amende de dix piastres. Faute de paiement ils seront réduits à la condition d’esclave. 34. Il sera permis aux maîtres d’esclaves fugitifs de faire chercher les esclaves par d’autres personnes pour paiement. 37. Défense aux maîtres de torturer et de mutiler les esclaves. Ils pourront les châtier et les battre de verges ou cordes. 38. Les officiers de justice pourront poursuivre criminellement des maîtres qui auront mutilé ou tué les esclaves et de les punir de mort, selon les circonstances. 39. Nous voulons que les esclaves soient réputés meubles, qu’il est ait un point d’hypothèque sur eux. Qu’ils soient partagés également par les cohéritiers. 42. En cas de vente, mari sa femme et leurs enfants n’ayant pas atteint l’âge de puberté, ne puisent être vendus séparément 49. Les maîtres âgés de 25 ans pourront affranchir leurs esclaves. 52. Commandons aux affranchis de porter un respect singulier à leur ancien maître 53. Octroyons aux affranchis les mêmes droits, privilèges et immunités dont jouissent des personnes nés libres. Donné à Versailles au mois de décembre 1723 de notre règne, le neuvième. Signé Louis. Chronologie de l'esclavage. 1441 :
Des navigateurs portugais ramènent les premiers esclaves ; début de la traite négrière organisée par l'Europe.
1518 : Charles Quint autorise la traite et l'esclavage.
1626 : Autorisation accordée pour déporter 40 esclaves nègres à l'île de Saint Christophe, première colonie française d'Outre-Mer.
1642 : Louis XIII autorise la traite et l'esclavage dans les colonies françaises. 1643 : Première expédition négrière française officiellement reconnue : "l'Espérance" de La Rochelle revient de Saint Christophe.
1670 : Colbert accorde la liberté de commerce avec les îles.
1672 : Première expédition négrière de Bordeaux ; "Le Saint-Étienne de Paris". Mars 1685 : Le code noir (arrêts et règlements à l'égard des esclaves), promulgué à Versailles, par Louis XIV. 1688 : Première expédition négrière de Saint-Malo : "Le Pont d'Or".
1738 : Déclaration royale limitant le séjour des esclaves Noirs en France à 3 ans. 1749 : Année négrière Française la plus productive : 44 expéditions quittent Nantes pour l'Afrique.
1770 : Les Quakers interdisent la possession d'esclaves.
1777 : Interdiction à toute personne de couleur, Nègre ou Mulâtre d'entrer en France. 5 avril
1778 : Interdiction des mariages mixtes (inter racial) en France. 1783 : Orientation de la traite française vers l'océan indien. 1788 : Création de la société des amis des Noirs (Objet : abolition de la traite et de l'esclavage.).
26 août 1789 : Déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
1791 : Début de l'insurrection des esclaves à Saint- Domingue. 4 avril 1792 : La législative accorde l'égalité des droits aux gens de couleur libres.
29 août 1793 : Abolition de l'esclavage à Saint-Domingue. 04 février 1794 : La convention abolit l'esclavage dans les colonies françaises. 2
0 mai 1802 : Bonaparte rétablit l'esclavage dans les colonies françaises 1807 : La Grande-Bretagne et les États-Unis abolissent la traite.
1810 : Prise de l'Île de France par les anglais. 29 mars
1815 : Napoléon décrète l'abolition de la traite, en application du traité de Paris.
1817 : Louis XVIII signe une ordonnance interdisant la traite en France.
1829. Abolition de l'esclavage au Mexique. 1833 : La Grande Bretagne abolit l'esclavage dans toutes ses colonies. Abolition de l'esclavage au Canada.
1839 : Le Pape Grégoire XVI condamne officiellement la traite négrière.
1840 : Convention mondiale anti-esclavagiste. 1842 : Victor Schoelcher publie "Colonies françaises. Abolition immédiate de l'esclavage".
27 avril 1848 : Décret du gouvernement provisoire abolissant l'esclavage dans toutes les colonies.
22-23 mai 1848 : Insurrections en Martinique.
23, 27 mai 1848 : Abolition en Martinique , puis en Guadeloupe. 05 juin 1848 : Arrivée du décret en Martinique, puis en Guadeloupe.
10 Août 1848 : Proclamation de l'abolition en Guyane. 04 novembre 1848 : L'abolition de l'esclavage est inscrite dans la constitution : "L'esclavage ne peut exister sur aucune terre française" (Article 6).
20 décembre 1848 : Abolition à la Réunion. 30 avril 1849 : Adoption de la loi relative à l'indemnité accordée aux colons par suite de l'affranchissement des esclaves.
1851 : Abolition en Colombie.
1853 : En Argentine.
1854 : Au Venezuela.
1855 : Au Pérou.
1863 : L'esclavage est abolit dans les colonies hollandaises de Surinam et Curaçao.
1865 : Abolition aux États Unis.
1870 : Abolition dans les colonies espagnoles.
1873 : Abolition à Porto Rico. 1876 : En Turquie. 1886 : Abolition à Cuba. 1888 : Abolition au Brésil.
1926 : Convention internationale sur l'esclavage. 1948 : Déclaration universelle des droits de l'homme. Après l’abolition de l'esclavage.
Le 1er février 2002 les Mauriciens ont commémoré le 167ème anniversaire de l'abolition de l'esclavage. L’une des pages les plus sombres de l'histoire de Maurice.. A Maurice l'abolition de l'esclavage a été proclamée en 1835. Les premiers esclaves ont débarqué à Maurice en 1598 en même temps que les Hollandais. Ils fouleront le sol mauricien plus précisément au Vieux Grand Port. Pour l’administration française et les colons, les esclaves étaient essentiels pour le développement de l’industrie sucrière. L’esclavagisme s'amplifie donc sous la colonisation française.
Ces esclaves proviennent essentiellement de Madagascar et sont dispersés un peu partout dans l'île : Pamplemousses, de Rivière du Rempart, Flacq et Port-Louis. Le marronnage à Maurice. « La période de l'esclavage est une période marquée par la fuite des esclaves des habitations de leurs maîtres. Ce qui est connu comme le marronnage. Cette forme de rébellion a existé sous trois puissances coloniales : néerlandaise, française et britannique. Certains esclaves se cachaient dans les forêts pour former une communauté libre. Ces esclaves voulaient leur liberté. De ce fait, ils avaient établi plusieurs repaires notamment près des cascades. Sous l'occupation française, le marronnage s'est amplifié. Mahé de Labourdonnais avait ainsi ordonné aux noirs de traquer les Marrons. Ces derniers se révoltaient et incendiaient les maisons et les plantations de leurs maîtres. Lorsqu'ils étaient capturés, les Marrons étaient marqués au fer chaud. De l'esclavage à l'affranchissement. En 1835, suite à la promulgation de ' l'Abolition of slavery Act ', l'esclavage a été aboli à Maurice.
Mais les esclaves n'ont été relâchés qu'en 1839 à cause de la résistance dont ont fait preuve les colons français. Les anciens esclaves devenaient donc des affranchis qui ont dû suivre un régime d'apprentissage au service de leurs maîtres. » Le château de Réduit. Des esclaves ont construit le château du Réduit. “Mgr Collier voulait simplement se doter d’un palace semblable à celui des évêques britanniques et auquel il avait droit si on tient compte du fait que tout haut fonctionnaire, posté à l’époque à Maurice, se reconnaissait un traitement comparable à celui de ses homologues du Royaume-Uni et des autres colonies britanniques. Rien d’étonnant donc que Mgr Collier ait voulu une demeure qui ne cède en rien à celles de ses pairs. Sa vision nous vaut aujourd’hui une des plus belles réalisations architecturales de Port-Louis, sinon de Maurice. » Mgr Collier rejoint Mgr Jean-Baptiste Murphy (1916-26) qui soutient l’enseignement du français à Maurice, alors qu’il était anglophone d’un des meilleurs pédagogues irlandais de son temps. Un ecclésiastique belge, l’abbé Paquet, met bien en relief les risques assumés par Mgr Collier en acceptant d’être l’avocat des prêtres francophones devant les autorités britanniques.
En 1876 L’industrie sucrière est alors confrontée à une épizootie qui décime les bêtes de trait.

lundi 7 janvier 2008

Les langues créoles De Sténio Félix

Langues créoles

de Sténio Félix

Le créole est de nos jours reconnu comme une langue à part entière dont la structure grammaticale est proche de celle des langues africaines et dont le lexique est en très grande majorité d'origine européenne.. Le créole est une langue internationale, langue officielle de deux Etats indépendants, Haïti et Seychelles. Dans d’autres pays, comme Maurice, c’est la langue parlée par tous les habitants. Pourtant, certains créoles ont totalement disparus (ex. aux Iles Vierges). D'autres sont en voie de l'être (en Louisiane, à Trinidad).
Peu de créoles sont écrits, même lorsqu’ils bénéficient d’un statut officiel comme en Haïti.
En juin 1987, à l'occasion de son 40e anniversaire, fut publié en créole un numéro spécial du “Courrier de l'Unesco” intitulé “kourilet.
Les créoles sont généralement classés comme :
- Créole à base espagnole (ex. Le Palenkero en Colombie)
- Créole à base portugaise (ex. au Cap Vert)
- Créole à base hollandaise : le Papamiento (Curaçao, Aruba, Bonaire.)
- Créole à base française (Haïti, Guadeloupe, Martinique, Guyane,
Dominique, Sainte-Lucie, Trinidad, Maurice, Réunion, Seychelles, Louisiane.)
À l'exception de l'Europe, les créoles sont parlés sur tous les continents.
La population créolophone la plus importante se trouve aux Antilles: Jamaïque, Haïti, Guadeloupe, Martinique, Dominique, Sainte-Lucie, Barbade, Surinam. Une second groupe de créolophones est situé en Afrique: les îles du Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Sierra Leone, les îles Sao Tomé et Principe, les Comores, les Seychelles, Maurice, la Réunion. Le troisième groupe est localisé en Asie du Sud-est et en Océanie: les Philippines, Singapour, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le Vanuatu.
Le créole dans le monde
Créoles du monde.

Pays Langues créole
Barbade Bajan (A)
Cap Vert Krioulo (P)
Dominique Kwéyòl (F)
Guadeloupe Kreyol (2) (F)
Haïti Kreyol (F)
Louisiane Neg (F)
Macau Macaísta (P)
Martinique Kreyol (F)
Antille Néerlandaise Papiamentu(Esp)
Papua Nouvelle Guinée Tok Pisin (A)
Réunion [local creole] (F)
Seychelles [Kreol (F)
Sierra Leone Krio (A)
Surinam Sranan / Sranantongo (A)
Vanuatu Bislama (A)
Maurice Moricien( F)
Soudan Créole Arabique soudanais, [PGA]
Tchad Créole arabique, babalia [bbz]
Inde Naga Pidgin d’Assam
Nigérie Nigérien Pidgin
Cameroon Cameroun Pidgin
Papua Nle Guinée Tok pisin [pdg]
Nouvelle Calédonie Tayo
Brésil Créole Karipuna
Panama Créole San Miguel
Malaisie Créole Malaccan
Philippines Chiavacano
Colombie Palenquero.


1 L'origine du mot créole
Le terme de créole vient du mot latin criare, signifiant «serviteur nourri dans la maison». Un « Créole» désigne d’abord quelqu’un qui est du pays.» Le mot a servi tout d’abord à désigner une personne européenne née dans les colonies. Martinique, Guyane française, Réunion, Maurice, Louisiane, Le mot a longtemps été utilisé en ce sens en Louisiane et l'est encore aujourd'hui.
Plus tard, le terme créole a été employé pour désigner la population noire, les esclaves et descendants d’esclaves, les gens métissés.

2 La formation des langues créoles
On parle de créole lorsque le pidgin devient la langue maternelle d'une portion ou de l'ensemble d'une communauté linguistique qui l'a adopté.
Une langue se forme au contact de deux langues pour en former une nouvelle. Ces langues se sont formés aux Vie et XVIIe siècles à la faveur de la traite des Noirs organisée par les puissances coloniales de l'époque, particulièrement la Grande-Bretagne, la France, le Portugal, l'Espagne, les Pays-Bas et les États-Unis.
N’étant pas en mesure d’apprendre la langue des maîtres blancs (négriers ou planteurs), les esclaves noirs s’approprièrent néanmoins les mots de ceux-ci tout en recourant à la grammaire (africaine) qu’ils connaissaient. Du contact entre les maîtres dominants et les ethnies africaines dominées sont nées de nouvelles langues: les créoles.
Dans un recensement effectué en 1977, Ian Hancock, docteur en linguistique à l'Université du Texas, dénombrerait 127 créoles différents dans le monde :


Langue principale à l’origine du créole Nombre de langues créoles
Anglais 35
Français 15
Portugais 14
Espagnol 7
Hollandais 5
Italien 3
Allemand 6
Slave 6
Amérique Indienne 6
Africaine 21
Divers asiatique 10

Il existe aussi quelques créoles à plusieurs bases linguistiques. Le cas le plus connu est celui du Papiamento, en usage dans les Antilles néerlandaises, surtout dans les îles d’Aruba, de Bonaire et de Curaço, au nord du Venezuela. Ce créole a comme base première le portugais, puis le néerlandais, l’espagnol, ainsi qu’un peu d’anglais et de français.
Le statut des langues créoles dans le monde est généralement infériorisé au plan social.

3 Distribution géographique

La population créolophone la plus importante se trouve aux Antilles et en Guyanne.

Antilles et Guyane Anguilla
Antigua
Aruba
Bonaire
Curaçao
Les Bahamas
Le Beliee
Grenade
Jamaïque
Haïti
Guadeloupe
Martinique
Dominique
Sainte Lucie
St Kits et Navis
St Vincent et Grenadines
Trinité et Tobago
Surinam
Guyane française portugaise

Deuxiàme groupe

Afrique Iles du Cap-Vert
Guinée-Bissau
Sierra Leone
Sao Tomé et Principe
Océan Indien Comores
Seychelles
Maurice
La Réunion.

Troisième groupe.

Asie du Sud est et Océanie Philippines
Singapour
Papouasie Nouvelle Guinée
Vanuatu
Nouvelle Calédonie

Dans un grand nombre de cas, les créolophones ne comprennent que quelques milliers de personnes. Les pays où l’on compte le plus personnes qui parlent le créole sont sont Haïti (7 millions) et l’île Maurice (1,3 million).

Les créoles français
Dans les anciennes colonies françaises (Martinique, Guadeloupe, Haïti, Sainte-Lucie, la Dominique, la Guyane française, La Réunion, les Seychelles, l'île Maurice, etc.), la base lexicale du créole s’est élaborée à partir du français. Aujourd’hui, on distingue le créole martiniquais, le créole guadeloupéen, le créole haïtien (anciennement Saint-Domingue), le créole dominicain, le créole saint-lucien, le créole réunionnais, le créole guyanais, le créole seychellois, le créole mauricien.
La population créolophone à base française est estimée à environ 8,5 millions de locuteurs, dont 7 millions en Haïti, environ 1,3 million à l'île Maurice, 600 000 à la Réunion, 380 000 à la Martinique, 425 000 à la Guadeloupe, 70 000 aux Seychelles.
L’intercompréhension entre les créoles français est possible. Par exemple, un créolophone de la Martinique (Antilles) et un autre de La Réunion (océan Indien) peuvent se parler en utilisant chacun son créole. L’accent, un nombre important de termes inconnus, de même que certains éléments grammaticaux et des tournures de syntaxe, peuvent néanmoins entraver la compréhension, surtout lorsque les créolophones sont moins instruits.

Les créoles anglais
Les créoles anglais sont relativement nombreux, mais restent limités principalement aux Antilles et dans les Guyanes (incluant le Surinam). En effet, on trouve des créoles à base d’anglais dans les anciennes colonies britanniques telles que Anguilla, Antigua, les Bahamas, le Belize, la Grenade, la Jamaïque, Saint-Kitts-et-Nevis, Saint-Vincent, la Trinité-et-Tobago, les îles Vierges britanniques, les îles Vierges américaines, le Guyana et le Surinam.
Les créolophones anglais les plus nombreux se retrouvent en Jamaïque (2,5 millions) et au Surinam (400 000); le créole anglo-antillais parlé à Aguilla, la Barbade, Trinité-et-Tobago, Montserrat, Saint-Kitts-et-Nevis, les îles Vierges américaines, les îles Vierges britanniques, etc., comptent au total quelque 350 000 locuteurs. Comme pour les créoles français, les créoles anglais ne bénéficient d’aucun statut officiel.

Le statut officiel des créoles
Parmi les rares États où l'on a reconnu officiellement un créole dans un texte constitutionnel, se trouve Haïti (7 millions) avec le français au même titre que le créole; l'archipel des Seychelles (70 000 habitants) avec l'anglais, le français et le créole comme langues officielles; le Vanuatu en Mélanésie (145 000 habitants), qui a reconnu le créole mélanésien, le bichlamar, comme sa «langue officielle parlée», avec l’anglais et le français..
Par ailleurs, le gouvernement des Antilles néerlandaises et celui d’Aruba projettent de présenter une loi qui ferait du papiamento et de l’anglais des langues officielles au même titre que le néerlandais parlée.
La langue créole à Maurice.
La langue créole que certain linguistes appellent Morisyen a une place importante dans la société mauricienne. C’est la langue maternelle de tous les mauriciens et de toutes les ethnies. L'acquisition de la langue maternelle est naturelle et facile pour l’enfant.
Son origine vient du temps de l’esclavage au 18 e siècle. Pour des raisons politiques cette langue n’est pas reconnue comme langue officielle à Maurice.
En 1882 la parti MMM a essayé de faire du Créole une langue reconnue pour les écoles mais a été combattu par les politiciens d’autres partis appuyés par les bourgeoisies intercommunautaires et beaucoup de créoles eux-mêmes. C’était une grande erreur. Le refus du créole vient de l’idée que c’est la langue des démunis, des noirs, ou des personnes ayant une mince éduction.
A Maurice, le créole a donc été longtemps ostracisé, étant boudé par des créoles de la classe aisée.
Il fallait parler français pour être reconnu de bonne famille. Les choses ont évolué de nos jours et on parle créole à la Radio, la Télévision et dans les églises. La Vie Catholique publie chaque semaine l’Evangile et des homélies en Créole.
Avec l’évolution, d’autres groupes créoles ont réclamé une meilleure évaluation de cette langue, mais sont maintenant opposés par les sociétés culturels indo mauriciens qui veulent faire croire que c’est la langue d’une seule ethnie.
En 2007, un prêtre catholique mauricien, le père Grégoire a demandé que le terme population générale utilisé pour les catégories d’ethnies à Maurice soir remplacé par Créole et autres chrétiens. Il semble avoir l’appui de la majorité de la population d’origine créole et même des autres ethnies.
Comme on se sert généralement des ethnies pour les élections, les politiciens en majeure partie ne sont pas prêts d’accepter le seul terme ‘mauricien’ qui devrait logiquement s’appliquer à tous, qu’ils soient d’origine indienne créole ou autres.



La langue crolé devient de plus en plus reconnue à Maurice aoprès des années d'hésitation. Le Festival International du Créole tenue récemlment à Maurice en fait foi. 

 La quatrième édition du festival international créole a été lancée ce samedi matin au centre international des conférences de Grand Baie, dans le nord de l'île Maurice, a constaté la PANA sur place.

Axé sur le thème "Vivre to Créolité", ce festival qui réunira des chanteurs, des musiciens et aussi des conférenciers venus de plusieurs pays du monde, va durer jusqu'au 6 décembre prochain.

Plusieurs activités marqueront cet événement, dont une conférence animée par le linguiste antillais et romancier Jean Bernabé, le poète seychellois Michel Savy et le chanteur mauricien Bruno Raya.